La droite et la culture. La gauche pavoise.
Nicolas Sarkozy et la culture des crêtes.
La thèse développée par Virus prévoit l'incompatibilité entre deux noeuds sémantiques : Force de la Terre régressive et Médusa qui en est l'exact négatif. Or la stratégie développée par Nicolas Sarkozy est une posture d'ouverture. Toutes les tendances qui comptent dans le pays, doivent être écoutées avec attention et traitées de même. Jusqu'ici le Président a suivi avec une constance remarquable cette ligne médiatique et le succès a récompensé ses efforts. Il a pactisé avec tous les acteurs susceptibles d'alimenter les médias et dotés d'une grande visibilité. En même temps il a essayé de tenir parole, à moitié sinon complètement (les compromis font parti de la politique) et a pris des positions courageuses, au moins verbales, contre les syndicats en rupture de ban et affichant leur parfaite indifférence pour la loi et la République.
J'ai écrit "toutes les tendances qui comptent". Reste à définir comment se fait le décompte et selon quelles règles comptables. La première qui s'impose est la couverture médiatique sécrétée par Octopus, la machine à fabriquer des consensus : poitiquement corrects, ou incorrects, peu importe pourvu qu'ils atteignent des électeurs. Or la culture des lignes de crête, celle qui du temps de Force de la Terre humaniste, servait de modèle aux enfants, aux écoliers, aux élites, a disparu, fossoyée sous le déferlement des mass média, ces armes de distraction massives venues des Etats Unis et subordonnées à Matrix.
Lorsqu'on essaye de rapprocher le Président avec les élites créatrices du plus haut niveau on a le plus grand mal et cela se comprend.
Qu'est-ce qui est susceptible d'attirer les masses et les satisfaire, Dutilleux ou Aznavour? Pour le grand public, même se croyant cultivé, la confusion est totale.
Pour les masses le grand artiste est celui qui crée de la beauté, et la beauté, l'émotion, les mélodies qu'on frédonne, les rythmes qu'on scande avec le pied, c'est Aznavour, pas Dutilleux.
On en est arrivé à un tel degré d'analphabétisme culturel, que comme me le disait mon fils (encore lui!) dès l'enfance il avait le choix entre être cultivé ou socialisé. Au niveau de Nicolas Sarkozy, la problématique est la même. Où il livre aux masses du ballon ovale, du Doc Gyneco, des records de natation, et c'est le succès, où il essaie de les éduquer comme les Présidents de la République d'Antan, où les prix étaient reliés en rouge et or et la lecture privilégiée, et on le taxe d'élitisme. On comprend dès lors que la seconde alternative soit abandonnée. D'autant plus volontiers qu'elle répugne instinctivement à l'homme d'action Force de la Terre qu'est Nicolas Sarkozy.
Pourtant tout ceci se discute. En effet, bien que protéger les grands artistes, les promouvoir, les diffuser et les honorer ne soit pas payant à court terme, est une politique qui porte ses fruits à long terme. Autant Nicolas Sarkozy vogue au grè des événements de victoire sportive à camouflet décevant, autant protéger les Arts et les Lettres, vous met à l'abri de tels désaveux, à condition bien entendu qu'on ne confie pas la tâche de représenter le Président à ces publicitaires qui confondent communication et culture. Marianne est un Médusa pur jus, de l'hypocrisie concentrée, mais là où ses critiques tombent juste c'est lorsqu'il dénonce le schisme entre Force de la Terre dégradée et Matrix (les PME et les grandes multinationales) et la haute culture. Cette dernière méprisée, marginalisée, demeure la principale force légitime contre la droite. Cette dernière, faute de moyens intellectuels, n'a toujours pas compris que le petit noyau de clercs cultivés, passés à gauche et destructeurs, influencent les instituteurs, les manuels scolaires, la langue elle même, donc les futurs citoyens pris dès le berceau. Et que dire de la honte de bien des journalistes épris de belles lettres et croyant être éduqués, lorsqu'ils doivent pactiser avec un pouvoir culturellement discrédité, plouc, même pas barbare?