Chronique
Le petit noyau de commentaires commis par les trublions de service : Vincent, Poil à Gratter, Alexandre de Lisle, et bien d'autres, me réjouit au plus au point. En dépit des fautes de français (voir mes remarques su l'influence destructurante de l'écriture sur ordinateur), les questions soulevées sont intelligentes, et bien souvent embarrassantes, toujours perturbantes. Elles décapent les idées les plus solidement reçues. Je me permets de vous conseiller de lire cet échange, mes commentaires sont partie du blog à égalité avec des billets plus ambitieux. Remercions ceux qui osent ou prennent la peine de répondre, ils disent tout haut ce que d'autres pensent plus bas.
Si Poutine n'existait pas, il faudrait l'inventer !
Il est raide, macho, dictatorial, retors, de mauvaise foi, grossier, brutal, mégalomane, et pourtant je ne le trouve pas antipathique. La raison, je ne la connais pas, c'est purement instinctif. C'est un personnage qui s'est trouvé là par hasard et qui a occupé une chaise vide, d'où il est difficile de le déboulonner.
J'ai des amis russes, qui l'ont bien connu du temps de Eltsine. C'était un homme tout à fait falot, un homme d'administration, sans vision ni réelle vision. Nul n'aurait pu imaginer une telle ascension. Aujourd'hui, certains, sans plaisanter, affirment qu'il est l'homme le plus puissant du monde à cause des énormes réserves énergétiques de la Russie, et de sa prise en main durable sur le système. Il n'est redevable qu'à lui-même de ses décisions, même si elles sont inspirées par les circonstances.
Poutine, faut-il le répéter, n'a pas de stratégie, pas de vision long terme. Ce n'est pa là un défaut par les temps qui courent, bien au contraire. Il sème désordre, provocations et contradictions pour sonder l'Occident et laisse toutes le options ouvertes sans jamais s'engager vraiment pour aucune. Notamment à propos de l'Iran, nulle conviction derrière ses proclamations. Mais il y a 25 millions de musulmans en Russie, et l'Iran est proche. Et puis, n'oublions pas que Poutine est avant tout un homme d'affaires mesurant l'intérêt de ses alliances, à l'aune de l'intérêt économique court terme. Il lance une bombette sémantique et attend les commentaires et les retombées (nécessairement verbales)..
Paradoxe : Pour faire court et provocateur, les Russes adorent les Allemands et détestent les Français. Poutine adore Sarkozy et ne peut pas blairer Merckel. .Il y a un peu de vrai dans cette boutade. Il est vrai que Nicolas Sarkozy a bien des points communs avec son homologue russe, et n'aime guère le pharisaïsme. Quant à l'Iran... bah. attendons de voir les retombées de toute cette gesticulation. Les médias sont contents, et les gens bien informés,de la concierge au soviétologue, se donnent des airs d'importance en prédisant l'avenir dans le rétroviseur.
La bibliothèque (suite)
Bon. Je sais bien qu'il y a de la provocation dans mon billet sur les reliures. On ne peut vivre uniquement avec des livres bien reliés, aussi, on doit résever ces rayons en bois naturel aux livres classiques : de Dante à Proust, de Balzac à Oscar Wilde.
Il convient néanmoins prévoir une zone distincte en chêne clair ou en bois laqué blanc, pour les livres brochés (les livres de poche, qu'ils restent oubliés dans les poches, ou dans des greniers.
De même mettez vos CD et DVD dans une bibliothèque à rayonnages mobiles, et vitrée et par éléments. Vous trouverez sans doute mieux qu'IKEA et moins cher, mais évitez les fausses moulures.
Une bibliothèque, comme n'importe quelle pièce a des murs; Utilisez soit le papier japonais, soit les boiseries de chêne (éviter le sapelli, misérable caricature de l'acajou). Les plus belles sont celle qui viennent du Danemark. Il faut alors penser à décorer les parois.
Evitez les toiles et les aquarelles originales, comme la peste, si vous ne gagnez pas au moins 15000 euros par mois. Autrement vous ne pourrez acheter que des rogatons, à l'ancienne ou, pire, des oeuvres d'épigones. Vous avez trois solutions :
1. Achetez rue de Seine, une série d'estampes anciennes : vues de monuments, croquis d'architectes.
2. Photocopiez sur de grands in-folio en papier de luxe pur chiffon, des gravures de Dürer, des fac-simile de Rembrandt, ou mieux que tout, la série des roses de Redouté. Encadrez-les en une bordure uniforme de bois nature. Vous pouvez aussi encadrer des aquarelles de Paul Klee. D'une certaine distance, vous ne voyez pas la distance avec l'original. Dans les presciptions négatives vous trouvez pour le même prix des affiches d'expo de Matisse ou de Klee. Le comble est de coller ces poster avec du scotch.
3.Le sol : du plancher, des tomettes, du carrelage de pierre. Cela est cher mais indispensable. Quelques tapis de tribus, aus fenêtres des tissus tyroliens, quelques étains, et le tour est joué.