Bruno Lussato

La cartographie du pouvoir en Russie, ce soir

S'agissant du chaos, l'ennemi de notre ennemi est notre ennemi.(Norbert Spinrad).

 

Dans le contexte russe, la lutte pour le pouvoir n'a pas le même sens que dans une démocratie occidentale. Le candidat élu sera celui désigné par Poutine, ce dernier jouissant d'une popularité considérable qui vaut plebiscite.

La stratégie que l'on prête généralement à l'actuel président, comprend plusieurs phases :

1. élection d'un personnage falot, ou subordonné à Poutine

2. Positionnement de Poutine soit comme ministre (premier si possible) soit à de hautes fonctions : président de Gazprom, ou la direction d'un grand groupe.

3. Suite à l'echec prévisible du successeur, remise en question de la règle de la séparation des pouvoirs.

4. Heurts, troubles, et éviction d'un pouvoir discrédité, et remise en selle de Poutine, venu au secours de la patrie pour remettre l'ordre dans le chaos.

L'information derrière l'information 

Quatre clans se disputent les bonnes grâces de Poutine, et les anciennes solidarités l'emportent pour le moment. Deux de ces quatre clans dominent les autres et comprennent deux pôles contraires : Yang, centralisé et autoritaire,

Yin, libéral et individualiste.

Le CLAN DES POLITIQUES

Grizlov Pdt de la Douma : "L'Europe cherche un partenariat stratégique avec l'Europe. et réciproquement. Les Jeux olympiques de SOTCHI sont importants. La

démocratie réelle ne peut être imposée de l'intérieur mais de l'extérieur. Deux partis politiques. Europe divisée est divisée : tensions viennent de la dichotomie entre les attentes des pays extérieurs et intérieurs.

A propos de la Culture; c'est un secteur traditionnel pour développer les liens avec l'Europe. Programme culturel avec la Russie, d'envergure souhaité. Relancer la langue russe et la coopération scientifique. Les Russes sont prêts à mettre de l'argent. Les Russes trahis par l'Establishment des géopoliticiens. on pensait à un clan croulant et conservateur, on a eu un jeune libéral. Erreur de grille.

LE CLAN YANG

Le candidat : Sergei Borissovitch Ivanov, provenant de l'ex KGB, proche des militaires. Premier vice-ministre de l'industrie et de la défense.

Anti-occidental, nationaliste, il est proche des nostalgiques de Staline. 

Son clan :

Igor Setchine, très influent. President de Rosneft, qui a récupéré les débris de Youkos entre autres, il est en bons termes avec Sergei Pugachev.Eltsine a privatisé les hydrocarbures de la chaine du raffinage à la distribution, système incohérent. Corruption invraisemblable. Tout est privatisé, sauf l'invendable qui a donné Rosneft. Avec Poutine elle devient la filiale de Youkos. (petrole en Tchétchénie.) Alterego de Gazprom

Sergei Bogdanov , proche de Setchine.Entreprises orphelines

Nicolas Patrouchev. 

Le but d'Ivanov : rassembler en un seul ensemble sous l'égide du Groupe National Rosneft, les entreprises liées au gaz et au pétrole. 

LE CLAN YIN 

Le candidat : Dimitri Medvedev, libéral et pro-occidental.Chef de l'administration du Kremlin; Vice premier ministre, Dr Gal de Gazprom. 42 ans

Son clan :

Sourkov, idéologue de Poutine

Koudrine, Vice premier ministre et Ministre des finances Université de St Petersbourg. pas un bavard, silence est d'or. Introverti. Pas antipathique blond et grand nordiste perçu comme un bon financier.

German (ou Herman) Gref, libéral notoire très apprécié en Occident.Devenu le Pdent de SBER Bank Banque d'épargne russe; 1ere banque publique. Ancien ministre de l'économie et du commerce.Très sympathique.

Kostin Président de VTB Bank. Public.

Sergei Lastrjembski : francophone, assistant du Président de l'Union Européenne. ll vient souvent à Paris, notamment comme conférencier à L'IFRI.

Le but du clan : absorber Rosneft.

LES OLIGARQUES

Se sont enrichis sous Eltsine et ont le droit de jouir de leur immense fortune à condition de ne toucher ni au gaz, ni à la politique, ni aux médias. Le prototype ; Oleg Deripaska. La TV est plus importante que la presse (les russes ne lisent pas les journaux). La radio et la presse est contrôlée par les oligarques. Certaine liberté. Le gouvernement pense qu'ils ont besoin des oligarques.

Ils sont à la merci de poursuites légales car d'épais dossiers sur leurs activités illicites dorment. Provisoirement. On conteste ce pt. de vue. Ils doivent respecter le developpement. 

Fondations récupérées de l'étranger, coordination entre oligargues et le Kremlin.

Les oligarques qui veulent investir en Europe devraient resserrer les liens avec les banques d'affaires.  

 LES OLIGARQUES D'ETAT

Sont à la frontière entre le pouvoir politique et les milieux d'affaires. On en compte trois : Alexei Miller, (président de Gazprom), Politiques (faux ce n'est pas un oligarque), Sergei Bogdanov (?)et Sergei Pugachev.(Chantiers navals) banquier de l'eglise orthodoxe. Mise en avant par Poutine. Poutine veut restaurer les liens rompus avec les intellectuels, les russes blancs, culturel, spirituels. Retour en Russie de leurs compatriotes, augmenter la transparence financière.

 SUPPUTATIONS : nul ne peut connaître la stratégie de Poutine pour conserver le contrôle. L'imprévisibilité est son arme la plus efficace. Contrairement à la thèse officielle qui mise sur Zoubkov on pense en haut lieu qu' Ivanov est le mieux placé, ce qui laisse présager une dérive antioccidentale de la Russie. D'autres experts optent pour le libéral Medvedev.

Provocation des USA, Les russes visent l'europe la CEE comme le premier partenaire économique, pour la CEE le troisième partenaire. Conflit entre Europe et les Etats Unis. Les Etats Unis ont les moyens de leur politique. La guerre commerciale est entre les EU et l'Europe. Mais on oublie la Russie. ;

Les européens sont mal vus en Russie à cause de leur prise de position hostile et une condescendance qui heurte la fierté russe. Les Allemands cependant échappent à cette prévention,(Poutine a fait ses études en Allemagne),  alors qu'elle est particulièrement forte contre les Français depuis le départ de Jacques Chirac. Le problème des français victimes d'une caricature médiatique sur la russie. C'est contreproductif de faire le VRP, pour Sarkozy tant que les négociations ne sont pas terminées. Ceci est désastreux pour notre économie ainsi que le montrent les difficultés et les barrages rencontrés par nos compatriotes. Par exemple le premier investisseur à Moscou qui est Français, vient de terminer la construction d'un immense centre de 120 000 m2, qui est en panne faute d'autorisation de se brancher sur l'électricité. Bien que son image soit plébiscitée par la population moscovite, il pâtit de l'inertie légèrement malveillante (c'est une litote) de la société privée qui truste toute l'électricité de la capitale. Il faut cependant avouer que l'électricité est la denrée la plus rare et la plus chère en Russie et que les Français qui ont bâti ce prestigieux ensemble ne sont pas rompus à la diplomatie russe.

RENAULT : la revanche française.

La politique de Sarkozy a encouragé Renault,à investir massivement dans AVTO VAZ à Togliatti sur la Volga. (Epoque Kozzyguine De Gaulle Dreyfus  Fiat) . Revanche sur Fiat : Ghosn-Poutine. La holding d'état : Rosoboronexport 75% d'Avto Vaz.  (Ancienne Logan, Lada).

En opposition: AVTO GAZ propriété de Deripaska. En déconfiture, les berlines et taxis, tiennent bien les industriels. Incapables de soutenir la concurrence internationale : les économiques, alors que Renault espère devenir le leader.Sans compter les données organisationnelles.