Bruno Lussato

Feux de joie

On fait grand tapage parce que des "jeunes" de Marseille ont voulu passer à la Télé comme leurs copains de Paris. En mettant le feu dans un autobus. En application des lois scélérates du Président, ces gosses (ils étaient mineurs au moment des faits) ont été traînés comme des criminels devant les tribunaux, alors qu'il ne s'agissait qu'un malheureux incident de programmation. En effet l'essence avait flambé plus vite que prévu, et la victime, Mama Guilledou, n'avait pas entendu les avertissements des jeunes "descendez!" avaient-ils crié, afin de dégager toute responsabilité. Ils voulaient simplement brûler l'autobus pour protester contre l'impérialisme américain et la politique française d'exclusion. L'opération avait été minutieusement porgrammée la veille.

A Paris, ils brûlent et ils passent à la télé. Ici, on brûle et on ne passe pas à la télé. Ce soir il faut que je brûle un bus.

Quatre témoins prétendent que " l'individu qui avait allumé le feu n'avait pas attendu que Mama Guilledou soit descendue pour mettre à exécution son projet".

Les juges compréhensifs, au lieu de céder à la violence et à l'ostracisme populacier qui sévit sous le règne de Sarkozy, ont déclaré :

Aucun d'eux n'avait eu l'intention de blesser des individus.

 

"Ce n'est pas ma faute si elle n'est pas descendue "  s'est défendu l'un d'eux.

Xénophobie d'Etat.

La France privée d'une ouverture sur le monde

Le professeur Michel Tubiana est le Président d'honneur de la Ligue des Droits de l'Homme, et ses sentiments lui font honneur. C'est pourquoi, enthousiasmé et inspiré par ses propos responsables et généreux, j'invite M.Sarkozy de renoncer au "dernier avatar de sa politique". Voici ce qu'il conviendrait de faire afin que la France ne perde pas de son universalité en excluant l'autre et en se repliant sur "des angoisses préconstruites et instrumentalisées".

Dorénavant il faut cesser de considérer qu'il existe des étrangers qui mettent en péril la cohésion sociale, culturelle et économique de notre pays. Ceux qui prétendent qu'il existe des bandes de noirs, d'africains ne connaissant pas notre langue, qui menacent la population et provoquent troubles et tueries, sont les mêmes qui parlent de racaille et de communautarisme. Il faut les faire taire. Certains estiment que dans certaines zones dites de non-droit, il est dangereux de se promener la nuit, ou de circuler en métro. Il ne s'agit pas de faits réels, mais d'angoisses préconstruites et instrumentalisées par les fascistes.

Il est indispensable et même enrichissant que les étrangers soient admis sans connaître notre langue. Le président de la France, exige, c'est un comble ! la connaissance du français, ce qui équivaut à "nier sa qualité d'étranger, et de refuser l'enrichissement que constitue l'échange culturel, qui est bien plus fécond lorqu'on ne s'entend pas. " C'est dire que l'on ne veut d'étranger que fait au moule d'une certaine idée de la France" une France où l'on parlerait français! Une telle politique, comme le dit excellement le professeur Tubiana, regarde les étrangers comme inférieurs, les deshumaniser, et menace les hommes et les femmes qui les défendent et obliger cerrtains pour les admettre, à brandir la religion en guise de preuve.

Il est également inadmissible que des étrangers soient reconduits à la frontière parce qu'ils n'ont pas de papiers, alors qu'il suffit de les munir de papier par une simple opération administrative. Ainsi le sourire d'un enfant récompensera-t-il les coûts d'insertion de milliers, de millions de gens ne sachant ni lire, ni écrire, ni travailler, ni parler (notre langue), ni respecter notre culture passéiste occidentale, étrangers que, fidèles à notre politique d'universalité, nous accueillerons sans leur imposer un statut de réfugié, qui n'est qu'une tautologie, puisque s'ils fuient leurs pays pour se réfugier chez nous, c'est qu'ils sont des réfugiés.

Rocart a commis un impair indigne de son passé de socialiste en déclarant que la France ne peut accueillir toute la misère du monde. Je l'invite à réviser son atitude droitière et égoïste en lisant le livre de ce grand philosophe qu'est Alain Minc, : L'ivresse démocratique". Il apprendra dans le chapitre intitulé "un coin de ciel bleu" que notre pays est un désert qui ne demande qu'à recevoir des millions d'hommes. La France ainsi peuplée, par un métissage généralisé et égalitaire, doviendra semblable au Brésil, nation dont on connaît la fécondité et la prospérité. Ainsi serons nous délivrés de La peste blanche (titre d'un ouvrage de Georges Suffert sur le dépeuplement) au profit de la fécondité bronzée.

Certes, il faudra construire des millions de logements sociaux, des millions d'écoles, des dizaines de millions d'heures d'organismes de formation, des millions d'emplois nouveaux, des milliers d'hôpitaux... Décupler les dépenses de Sécurité Sociale, d'équipements sportifs, d'émissions ciblées en langue étrangère. Mais, ainsi que l'a dit madame Ségolène Royal, dont on connaît le sens des réalités; il suffit de le vouloir. L'afflux des étrangers analphabètes contribuera à l'emploi de professeurs, de moniteurs, d'infirmiers, de gardiens de prison ,(Erreur de transcription, lire : gardiens de la paix).

La défense des vaincus persécutés

Dans la même page du Monde, on trouve un article d'extrême droite d'un certain Fabio Montermini, prenant à partie la position courageuse de Erri De Luca, accusant le gouvernement français de traitrise et se plaçant du côté des persécutés par la justice italienne. Korzybski a démontré qu'on n'est pas responsable de ce que l'on a été. Battisti N°2, auteur à succès, marié, père éventuel d'enfants charmants, et demandeur tenace de papiers sans cesse refusés, n'est pas le Battisti N°1, celui des années de plomb, où on l'accuse, à tort d'après ses amis et lui même (c'est le meilleur témoignage, puisqu'il y était!) qu'il n'a fait qu'encourager les exécuteurs des bourreaux mussoliniens reconvertis. La France s'honore, contrairement à l'Italie, en prônant une amnistie générale pour des jeunes révolutionnaires emportés par leur zèle de militants et tombés dans le piège de lois vindicatives et tatillonnnes, prompte à servir les intérêts égoïstes d'individus obstinés à s'accrocher à leurs privilèges économiques et sécuritaires. Le pays de la Mafia, de la loge P2 de Berlusconi, et du pape tudesque, devrait se faire pardonner de ses tares et de sa corruption. Un moyen serait de "cesser de persécuter les vaincus", les victimes du capitalisme et de l'impérialisme berlusconien.