Bruno Lussato

La dualité entre Lang et moi, tire ses racines de plusieurs siècles de civilisation. Elle tient à plusieurs couples opposés :

1. Lang admet d'être un homme de gauche. Son jugement sur les oeuvres de culture sont donc faussées par le virus Médusa qui, on s'en souvient, domine les échelles de valeur et l'attribution d'une valeur à un objet en fonction de sa congruence par rapport à l'axiome fondamentaL Son point de vue est contraire de celui de Kurts Schwitters qui affirmait que la valeur d'ne oeuvre n'était pas mesurable à l'aune de la politique ni de l'idéologie.

Je suis opposé à Lang non pas parce que la droite est antinomique de la gauche mais c'est parce que je ne suis ni à gauche ni à droite. J'appartiens à un courant humaniste largement régressif (d'où mon isolement) qui est aussi opposé à la gauche (Médusa gauchiste, Diamant Vertueux communiste) qu'à la droite réactionnaire (Force de la Terre régressif, Matrix démagogique). Lang, est à gauche, je suis ailleurs.

2. J'établis avec conviction l'idée d'une hiérarchie inévitable entre les êtres et leurs oeuvres. Je pense que comme le disait Socrate, il y a le bon et le meilleur, mais aussi le moins bon et le mauvais. Il y a aussi des hiérarchie entre les hommes et les choses. Je puis jouer les Variations Goldberg par Arrau, écrire des poèmes ou des essais, mais je ne suis ni un grand pianiste, ni un phare de la littérature.. Lang N°1 nie l'inégalité entre les artistes, et même la notion de génie, stupidement bourgeoise. Il feint ne pas voir la différence entre une casserole et un... pardon, j'allais dire une grossièreté. Et dans sa fête de la musique tous tapent avec une cuiller sur une casserole. Tout se vaut la nuit de l'ignorance. Mais LAng N°2 admire Pierre Boulez, il est partout où le vent de la culture vivante souffle, mais aussi la fausse culture snob.

Je me souviens d'une émission où Chirac et Lang se disputaient de savoir qui avait eu l'honneur d'avoir fourni à Madonna, le lieu le plus prestigieux (Bercy). Après cela qu'on aille critiquer Nicolas Sarkozy pour ses accointances avec le milieu du show biz. Lorsque Sarkozy promeut Halliday cela correspond à une facination pour la notoriété, et un gôut pour le kitsch culturel. Mais lorsque c'est Jack Lang, c'est de la démagogie.

Je passe sur les autre oppositions, les plus visibles. Comme Tapie, Minc et d'autres stars, Lang recherche la célébrité, les contacts flatteurs, les bains de foule, les relations haut placées. Il est choyé par le médias qu'il sait admirablement flatter. Il connaît le sens du vent.

Je suis si obscur, si invisible, que ma carrière est passée inaperçue même des mes collègues. Comme l'a signalé le Préfet Camous, Christian Beullac, ministre de l'Education a failli sauter pour m'avoir décoré ! Mes positions me valurent une réputation sulfureuse. On dit de moi que j'étais venu trop tôt. Puis, cela cessa, et je parus à la télévision, à la radio, à l'occasion de mon action dans mes centres culturels. Mais je dus renoncer à paraître, une exposition zéro pouvant seule rassurer mes clients qui tiennent à la discrétion de leurs conseillers. Enfin, j'ai horreur des congrès, des colloques, des articles de presse,... je préfère rester devant mon piano ou mon ordinateur.

Un voeu : que le Président continue son opération de siphonage, en utilisant Lang pour attirer à lui la culture vivante de haut niveau.