La dernière chronique italienne
Dernière minute
Dans mon journal du 21 juillet, je me plaignais de ce qu'il n'y avait plus rien à signaler et je me suis résigné cette nuit, faute de mieux, à me laisser aller au style blog, étalage d'impressions personnelles, qui ne peuvent interesser grand-monde et qui ont peu de rapports avec le but fixé : décoder l'information, donner des clés de lecture.
Et voici que Djihad, m'a fait la courtoisie de me donner la matière d'une vraie chronique de clôture : la découverte à Perouse, Italie d'un nid d'extrémistes d'Al Qaida, prêts à mettre à feu et à sang, le Maroc et l'Italie, comme point de départ, puis l'Espagne.
Les interprétations divergent sur la responsabilité de Prodi, encore que même le Messaggero dénonce le bonisme, l'angélisme de la gauche qui entretient une mosquée connue depuis des années par les Services de police, comme une école très active de terrorisme, où l'on enseigne même aux enfants musulmans à égorger et massacrer des italiens de souche.
Amato, le ministre de l'intérieur a appliqué une méthode préconisée chez nous par Xavier Raufer : surveiller de près ce qui s'enseigne dans les mosquées. Ceci en dépit de la ligne officielle de la gauche qui sous couvert de liberté du culte ôte à la police les fonds qu'elle distribue généreusement aux mosquées, dont celle de Ponte Felcino, près de Perouse, où l'immam Korchi El Moustapha, prêchait le djihad et en toute tranquillité montait un réseau terroriste avec trois autres maghrébins, dont un en fuite. Ceux qui on été arrêté, ont refusé de parler, ce à quoi on pouvait s'attendre.
Cette fois il ne s'agit plus d'un acte isolé, mais de la préparation d'un vaste plan stratégique destiné à frapper l'opinion. On s'appuyait sur l'experience espagnole, où les actes barbares des terroristes au lieu de souder la population autour d'Aznar qui était en train de démanteler le réseau Al Qaida, a profité à ceux qui ont instrumentalisé la terreur et préconisé une attitude de soumission.
Andrea Ronchi, opposant à Prodi, exprime parfaitement le point de vue de la population dans son ensemble :
1. Fermer les mosquées suspectes
2. Inventorier les mosquées et leur enseignement
3. Suspendre les financements aux mosquées
4. Lutter sans quartier ni exception, contre la collusion de l'extrême gauche et des responsables islamistes
5. Donner les moyens à la police au lieu de lui intenter des procès, comme des irresponsables qui mirent à Gènes à feu et à sang pendant des jours entiers, cette ville. Les paroles ne suffisent pas, il faut donner les ressources nécessaires à la police pour couper les vivres à qui prêche la haine contre l'occident.
6. On savait depuis longtemps que l'Ombrie était le nid de scorpions d'Al Qaida par sa position et sa tendance politique.
7. Il est urgent d'abandonner une position laxiste et angéliste pour assurer la sérénité et la tranquillité des citoyens à laquelle ils ont droit et de leur permettre de se sentir chez eux sur leur propre territoire et dans leurs maisons.
8. Les soupçons de chaque italien de bon sens sont confirmés. Le terrorite habite dans la porte à côté et il est parfaitement intégré en surface. Si les mosquées sont des leiux de culte, ellle sont aussi comme rue Jenner à Milan ou à Perouse, des écoles de terrorisme et des bases de recrutement. Ce sont des bombes à retardement.
L'immam de Perouse interrogé ne peut que manifester son inquiétude. La population est dressée contre les étrangers qui l'infiltrent pour la terroriser.
9. Dans la mosquée incriminée, l'imam enseignait la culture arabe aux enfants, les incitant à se livrer à des actes d'agression envers leurs camarades italiens, afin de les réduire en soumission en raison de la supériorité des musulmans sur les chrétiens. L'ordre : "frappez-les jusqu'à ce que leurs sang coule".
Départ
Chassé du paradis !
Car comment imaginer autrement un lieu béni, improbable, un hôtel à la fois irreprochable comme les palaces du siècle dernier, avec le serivce chaleureux, et orné d'un magnifique parc exotique, et une piscine dessinée par Gae Aulenti. Le public, très international, fait coexister deux classes désormais étanches, : les très riches qui habitent le dernier étage, la classe moyenne, qui va du commissaire de police, ou le retraité, qui pour faire des économies prend ses repas dans les petites "trattorie" de la vieille ville, à la comtesse de grande lignée mais un peu désargentée, et qui comprend aussi d'honnêtes commerçants danois, écossais, ou irlandais. Point de Français : la côte d'Azur est à côté, incomparablement plus séduisante pour qui cherche les divertissements; peu d'américains, le dollar est trop faible, mais des allemands prospères et rigides, des italiens bon enfant, pas mal d'hollandais ternes et très famille, et puis .... Les riches, les seigneurs, ceux qui nous font comprendre que nous ne sommes que des larbins, en ne faisant aucun effort pour nous comprendre. Vous avez deviné : ce sont les arabes d'Arabie Saoudite, (hier le fils du Roi a envahi le dernier étage), et puis les russes, tellement nombreux que les menus et les informations sont en italien et en cyrillique. Car ces milliardaires, vivent en famille entre eux, et ne parlent pas un mot d'anglais, ni d'italien, ni d'ailleurs d'aucune langue autre que la leur. Les femmes sont très belles, les hommes ressemblent à des ours mal appris, les jeunes sont grands, beaux et distingués, les enfants charmants, rien à voir avec les petits romains et les gosses américains.
J'adore les enfants, et je me sens une âme de grand père, mais lorsque je vois ces mioches insolents, il me prend envie de les étrangler, ce que font ces derniers temps leurs parents. Il y a quotidiennement des récits de pères et de mères qui tuent leur progéniture et, réciproquement des mineurde treize ans, qui font concurrence aux gangsters les plus chevronnés.
Châteaux, autos, bateaux
Je ne me suis jamais intéressé aux bateaux, ni à tous ces engins qui pullulent dans la méditérannée. Mais un de mes jeunes disciples a eu la gentillesse de m'emmener faire un tour dans son bateau, un léopard 27, petit mais extrêmement rapide. Mon fils m'explique que c'est le standard pour les fils de milliardaires. Ces modestes bateaux, qui ne méritent pas le nom de Yacht, valent cependant plusieurs fois le prix d'une belle villa de la côte d'azur. Quant aux pères, eux, ils ont les vrais, les yachts avec plafonds surelevés, chambres vastes et somptueuses; et tout le bateau fait à la main.
En voyant ces engins sillonner sans relâche la mer, sous mes fenêtres, j'ai le vertige. Mes clients habituels, hollandais, français ou italiens sont généralement très fortunés mais de familles. Ils sont, assez avares, et détestent le luxe trp voyant. J'ai dit à mon fils : si j'avais les moyens,, plutôt qu'un léopard, je préfererais me payer la plus belle villa de Saint Tropez et ne plus en bouger. Il m'a répondu : ils l'ont déjà.
J'avoue que pour la première fois j'ai cotoyé de prés cette vie éclatante et sportive, et ces jeunes privilégiés me semblaient parfaitement épanouis et heureux de vivre. Ils étaient beaux et athlétiques; pas du tout la jeunesse qu'on trouve dans le métro. Ce qui montre qu'une sélection naturelle se fait par l'argent dès la deuxième génération.
Comme je l'ai dit, mes clients habituels,sont choqués par cette dolce vita. Ils sont austères et sévères, parcimonieux pour eux et pour leurs employés.
En descendant du léopard, j'ai failli tomber dans la mer, et un des gardes du corps de mon ami m'a saisi comme si j'étais une poupée de chiffon et manqué de me fracturer une côte. Comme vous le constatez je ne suis pas particulièrement adapté à cette vie dorée. J'ai quand même interrogé la capitainerie sur les genre de privilégiés qui encombrent ces ports de plaisance. Il me répondit : les Russes, la mafia italienne (et sans doute les autres), les arabes du golf, des libanais, des turcs, quelques américains, beaucoup de magnats allemands, des quinquagénaires rubiconds accompagnés de leur dernière épouse... et du côté français, ceux que fréquente notre président : les Bolloré, les Dassault, et autres people. Que les gens de gauche ne s'indignent pas trop vite. Cette honorable crapule de Tapie, promue par Mitterrand, avait un des plus somptueux d'entre les yachts, : le Phocéa, une merveille de luxe en blanc, L'autre requin,Edouard Stern, que Dieu ait pitié de son âme, invitait un fort contingent de ministres et de philosophes anti-capitalistes, et Frédéric Mitterrand n'a jamais boudé une invitation dans ces palaces flottants. Ils sont communistes, moi non plus disait Dali.
Comme le disait un poète chinois, je trouve ailleurs mes satisfactions.
Le meilleur souvenir que j'ai gardé de ce mois à San Remo, est le travail accompli. Je n'ai pas arreté de travailler, le téléphone sans cesse branché, des clients et des élèves venant me rendre visite quelquefois quotidiennement. Le soir, la joie de me trouver devant mon blog, dans le silence de cette belle nuit étoilée (il est presque cinq heures du matin); et par dessus tout, les manifestations d'affection et de sollicitude, des seuls vrais amis que j'aie, ceux avec qui je travaille et avec qui je partage les joies bien rares, et les préoccupations et les drames familiaux, qui frappent les plus puissants et les plus fortunés. Je crois que la meilleure chose qui me soit arrivé, est d'avoir besoin de travailler pour payer mes impôts, d'être en état de le faire, et de bénéficier de cette relation qui pour moi est la plus durable et la plus profonde, celle d'un maître et de ses disciples. Et si elle s'exerce dans un paradis terrestre, tant mieux.
Je demanderai à mes internautes d'excuser ces pages un peu trop personnelles marquées par le style blog propice aux effusions. Je l'ai averti par le signal vert : qui signifie : "texte qui peut être sauté sans inconvénients". Demain, je reprends l'aridité habituelle de ma vie et mes articles deviendront peut-être plus denses, plus sérieux, et certainement moins complaisants..