Chronique italienne N°19
Prodi et Sarkozy
Plus que jamais, Sarkozy devient le héros des italiens. Cela il le doit évidemment à ses qualités personnelles d'entregent et de bon sens. Mais plus encore à l'effet de repoussoir de Prodi qui devient chaque jour plus calamiteux. Il a failli sauter sur l'affaire de la justice et des retraites, et son maintien il ne l'a dû qu'à une seule voix, celle ,peut-être, d'un électeur somnolent.
Ci-contre une illustration de l'intérêt passionné que soulève les débats.Photo : LaStampa.
Ci-dessous, un bel exemple de désinformation. Prodi mis en examen. La photo de Libero, journal libéral, montre un homme aux abois, serrant ses poings pour se défendre, pour sauver une cause perdue.
Soyons honnêtes : l'opposition s'est bien gardée d'accabler Prodi, bien au contraire, afin de mettre en évidence le critère de dissymétrie caractéristique de la désinformation. En effet la gauche en des circonstances bien moins graves, n'a pas manqué de se déchaîner contre Berlusconi, avec la complaisance des médias.
Je passe sur les scandales à l'italienne qui quotidiennement sont rabachés interminablement par les journaux : guerre des polices secrètes, état de délabrement des écoles, justice laxiste libérant des ivrognes meurtriers ou des gamins "du voyage" dix sept fois récidivistes dans l'année. Politique d'immigration sauvage, distribuant largement papiers à ceux qui en sont privés et qui entrés en Italie sans moyens d'assurer leur subsistance, vivent de rapines restées impunies, en attendant d'émigrer vers des cieux plus riches. Le sentiment d'hostilité contre les africains et les européens de l'Est est telle, que dans une petite ville, des murs ont été dressés pour la défendre contre l'entrée des "extracommunautaires". (cf. Il Corriere della Sera, première page).
Non, cette fois il s'agit d'une inculpation grave, qu'il vient d'apprendre par l'Internet ! Ses adversaires, hypocritement, lui souhaitent de s'en sortir, tout en espérant le contraire, et prétendent ne pas vouloir tirer sur les ambulances.
Sarkozy de son côté, est crédité du maintien d'une politique de droite, de sa volonté de défendre les classes moyennes, d'endiguer l'immigration, d'avoir siphoné habilement la gauche, désormais exangue, de défendre les populations contre la politique aberrante de l'euro fort. Même Cécilia est admirée pour son initiative caritative en faveur des infirmières bulgares condamnée à mort par Kadhafi. Sarkozy est jeune, dynamique, il dégage des ondes positives et stimulantes, il représente ceux qui travaillent, qui veulent aller de l'avant et par dessus tout il suit sa ligne sans se laisser influencer, y compris per ceux de son propre parti. Prodi est vieux, ses traits sont veules et affaissés, rien qu'à le voir on se sent découragés, il est l'otage de la gauche, de l'extrême gauche, des syndicats et de tous ceux qui veulent maintenir leurs avantages acquis et gagner plus en travaillant moins et quelque fois en ne travaillant pas du tout !
Les Français de tout bord, eux, ricanent. "Il cause, il cause, mais que fait-il de concret?". Les UMP sont furieux de son ouverture à gauche, et la gauche l'est encore plus !
Ci-contre, une idée du sérieux des débats. Succédant à la photo du politicien endormi, voici une rixe au sénat où une opposante de droite traite un procureur d'assassin. La saine colère n'est pas le monopole de Ségolène Royal ni de la gauche !
Ci-contre, le prix Nobel indien Amartya Sen, découvre avec Nicolas Sarkozy, que la Turquie se trouve en Asie et qu'il existe autre chose que l'Europe. Il exhorte les Turcs à se souvenir de leur identité asiatique.
Tout cela est dit avec d'infinies précautions, comme s'il était évident que les 95% de musulmans plus ou moins islamistes, et ouvertement nationalistes, étaient identiques aux Turcs européanisés d'Istambul qui fréquentent les chancelleries, les embassades et les salons huppés.
En fait le Bosphore sépare les deux continents et Istambul se trouve à la fois en Europe et en Asie. La Turquie est donc à demi européenne comme le pâté d'alouette est composée à moitié d'une cheval, à moitié d'une alouette : une alouette européenne, un cheval turc.
Ci-contre, le prix Nobel Amartya Sen (La Stampa). Sa déclaration n'est relayée par aucun journal à notre connaissance.
Par ailleurs deux sujets enflamment - sinon l'opinion - du moins Octopus.
L'Expo OMOSEX
D'une part tous les journaux font leurs choux gras de l'exposition censurée sur l'art homosexuel. Une polémique violente oppose le commissaire de l'expo "Omosex" Vittorio Sgarbi, contre le maire de Milan Letizia Moratti. Celle-ci a prohibé l'entrée de l'expo aux mineurs et a imposé le retrait des oeuvres les plus scandaleuses. Les organisateurs décident de fermer l'exposition et d"migrer vers des villes plus libérales, dont Savona Moratti est accusée d'être plus proche de Téhéran que de Paris. Le centre droit, et Libero ont pris parti pour Sgarbi contre Moratti. En fait ce qui a choqué la population de Milan a été outre des oeuvres résolument pornographiques et provocatrices abritées sous l'alibi de l'art pour l'art, d'autres blasphématoires. Par exemple une Pietà montre une vamp habillée Prada soutenant un Christ monstrueux. En cause également des images prétendûment pédophiles.
Une affaire de ce genre est une bénédiction pour les artistes. La "Pietà" de Paolo Cassarà est reproduite en grand format dans plusieurs journaux et cette expo n'aurait jamais fait parler d'elle sans la publicité de la Moratti. Edward Lucie Smith (Art of Tomorrow) à propos du piss Christ de Serrano, a montré que ce qui a lancé l'artiste a été son interdiction de San Francisco et de la justice australienne. Dans un pareil cas toute la presse Medusa vient au secours du blasphème, qui est un des postulats de la contre-culture. L'Unità, organe du parti communiste vient de proclamer l'appartenance du Christ à la gauche. Il a été facile pour Libero de rétorquer, que c'est Barrabas qui était de gauche, se posant comme libérateur et chef de la résistance. Toujours dans la même tendance qui consiste à éliminer ce qui peut rester de la sacralisation, l'oubli des fêtes religieuses, et du repos dominical, équivalent du Sabbat juif. Deux prêtres ont même béni, en compagnie d'une soubrette, l'ouverture d'un hypermarché ouvert tous les jours. (Il Giornale)
Ce qui explique, sans excuser, la réaction de la Moratti, est la vague anti-chretienne qui se développe actuellement, allant du sarcasme et de la provocation, comme dans les musées occidentaux, à l'extermination dans les pays musulmans et asiatiques, où les persécutions antichrétiennes n'émeuvent nullement l'intelligentsia occidentale, à la grand rage de la population.
Ci-contre, ces islamistes pakistanais hurlent aux chrétiens : choisissez entre la conversion ou l'extermination. (La Stampa).
Les cas se multiplient, comme le suicide collectif de cette famille chrétienne du BAngla Desh, acculée à l'anéantissement. Le rejetons d'Hitler de font de plus en plus nombreux, multipliant d'autant les réponses munichoises de l'Occident.
MATRIX à découvert.
Lord Browne, l'ancien président de BP a dû donner sa démission à la suite d'un scandale gay. Il était connu pour sa vision du concept de gouvernance qui faisait la part belle aux contraintes écologiques et éthiques. Son successeur Tony Howard, a réorganisé la société, jusqu'ici hiérarchisée et centralisée selon les normes bureaucratiques de Matrix avec comme échelle unique la recherche du profit maximum. Howard accuse Browne d'avoir oublié à cause de ses rêves écologistes, que le groupe est destiné à faire du profit et rien d'autre. Le retour au business est impératif, et n'a pas à s'occuper d'opérations "no-profit". On a amême failli changer le slogan de la PB : Beyond Petroleum.