Chronique italienne N°16
Lézardes
C'est ainsi que cela commence : une petite lézarde, à peine une fissure dans une paroi d'un couloir au sous-sol, un endroit peu visité, assez humide ... quoi de moins inquiétant. Et puis la fissure s'agrandit, d'autres lézardes apparaissent, se rejoignent, poussent des prolongements au rez-de-chaussée...
C'est le début d'un thriller de Victor Pihles qui en sont temps fut un best-seller. Il raconte comment négliger de petits signes avant-coureurs peut entraîner la chute d'une grande multinationale. Cet ouvrage jugé provocant jadis, nous semble bien innocent en ces temps troublés. Les lézardes dont je parlerai ici, concernent tout l'édifice médiatique, les petites désinformations, comme les petites lézardes, deviendront grandes et ébranleront le système tout entier.
Je suis de plus en plus furieux !
C’est la troisième fois que je refais ce journal, et la troisième fois qu’au moment d’enregistrer, le serveur choisit ce moment pour tout effacer. Ce qui fait que la date va porter la mention du 12 juillet au lieu du onze. C’est un exemple d’une des nombreuses lézardes qui fissurent l’Internet. Ce journal relève dans la presse italienne du onze juillet quelques belles fissures susceptibles un jour de faire tout crouler sous le poids du politiquement correct. Mais voici que je deviens anarchiste ! Non, l’informatique n’adoucit pas les mœurs. (Et surtout ne me conseillez pas d’appuyer périodiquement su Crtl C, ça me coupe l’inspiration ! )
La Gabégie Prodi
« Il n’en manque pas une (gaffe)! ) se lamentent les Italiens, qui nous envient Sarkozy, non sans une pointe de jalousie lorsqu’ils le voient convoiter à l’U.E. tous les postes stratégiques du pouvoir financier.
Il faut avouer en effet que depuis que Prodi est au pouvoir (si l’on ose dire, tant il est l’otage de multiples factions extrémistes, et des syndicats), l’Italie finit par nous faire féliciter d’être en France.
Les pages des journaux sont pleines de nouvelles relatives au « scalone » , le régime de retraites, qui normalement fixé à soixante ans, est ramené par Prodi à 57 ans, sous la pression des syndicats. L’extrême gauche trotskiste le menace sans relâche « ou tu obéis, ou on quitte le gouvernement, tu tombes et alors … adieu au fauteuil rembourré, aux petits fours et au champagne, au voyages de prestige et les à côtés juteux !
Et que fait Prodi ? Il cède. Il cède sur l’immigration à tout va, sur les cadeaux faits à l’Iran, sur les pensions, sur la justice de classe, … sur tout. Les failles sont si nombreuses qu’elles se sont rejointes en quelque chose qui ressemble à un gouffre. Mais ce qui impressionne le plus, est le désintérêt total du public pour les pages pléthoriques consacrées ai politique, ou plutôt à la politicaille. On pense notamment au scandale qui fait la une de tous les quotidiens : l’affaire d’entorses à la justice commises par la SISMI, le contre-espionnage et les services secrets. La loi de Russell Ackoff est pleinement vérifiée : plus il y a de données, de chiffres, de noms, d’accusations, de sous-entendus, de témoignages, moins on y comprend quelque chose.
J’ai essayé de me faire expliquer par des spécialistes ces tombereaux de données mais tous m’ont répondu qu’eux-mêmes ils n’y comprenaient goutte. Le verdict est simple « tous accusent tous, et réciproquement, sans l’ombre d’une preuve, c’est un incroyable écheveau que l’on ne pourra jamais démêler, une mare d’eau sale ou tous se sucrent et se trahissent. » J’ai interrogé aussi des spécialistes du renseignement de l’ISD. Ils m’ont déclaré qu’il n’y avait rien de plus bête que les agents des services secrets, notamment américains ou italiens. Le recrutement est lamentable, et ils cherchent à vivre le plus luxueusement possible et à rendre inextricable une affaire simple. Avait-on besoin d’aller chercher du polonium pour empoisonner un agent double, Il suffisait d’utiliser des moules de chez Léon de Bruxelles. Et pour extrader Omar en Egypte, ils se sont mis à plus de vingt, en laissant le plus de traces possibles ! Quant aux accidents et aux suicides de Grossouvre, Beregovoy et Diana, on pouvait faire plus discret. Je reviendrai plus tard sur le cas Diana. Une sacrée lézarde !
Lézardes à l’UMP Il s’agit bien entendu de l’ouverture selon Sarkozy. De nombreux membres de l’UMP se sentent floués et parlent de rendre leur carte. Ils s’exclament qu’il faut être socialiste pour obtenir une place au gouvernement et que c’est pire que du temps de Chirac. J’ai fait appel à mes collègues de l’ISD, car il faut avant tout décoder ce que signifie l’ouverture selon Sarkozy avant de se prononcer. On consacrera un article spécifique à cette importante question : est-ce une stratégie machiavélique de siphonage de la gauche, ou d’une variante aggravée du syndrome de Stockholm ?
Lézardes dans l’enquête officielle sur la mort de Diana Spencer. J’ai fait partie de ceux qui étaient persuadés que l’accident qui a coûté la vie de Diana n’en était pas un. Trop de lézardes fissuraient la thèse officielle de l’accident. Signalons les faits suivants :
- La voiture ne ralentit pas à l’entrée du tunnel alors que les paparazzi avaient disparu de la vue du chauffeur. Le garde du corps contrairement aux instructions, se mit la ceinture de sécurité, ce qui lui sauva la vie. Il aurait pu, empêcher le chauffeur de ralentir s’il l’avait surpris en état d’ébriété. Les traces laissaient supposer que les freins de cette voiture suspecte (volée puis restituée une semaine avant) avaient été trafiqués. Mercédès envoya des techniciens examiner la voiture. Ils ne furent pas admis à la contrôler.
- La Fiat Uno, ne fut jamais retrouvée, mais on sait qu’elle effleura la Mercédès. Le conducteur aurait remonté l’avenue Montaigne, comme un fou.
- Le mobile était plus qu’évident. Sous toute plausibilité, Diana se préparait à officialiser sa liaison avec le fils d’un musulman suspect de trafic, et indésirable. Si Diana devait se faire musulmane et si elle était enceinte, le scandale aurait pu faire trembler la Couronne sur ses fondations. Elle aurait dû être exécutée avant, mais sur le sol français.
Le procès officiel conclut à la thèse de l’accident sur des assertions qui me semblaient de bonne foi et solides. Tout d’abord les témoignages étaient discordants. On estima que le nombre de complicités nécessaire pour recourir à cet assassinat était hors de portée des Serivices spéciaux. Et la combinaison était trop aléatoire : comment être sûrs que Diana ne mettrait pas sa ceinture de sécurité ? Et que Paul le chauffeur, boirait sous tranquillisants ? Et encore que le couple passerait par le tunnel pour rejoindre l’appartement de l’Etoile, ce qui n’était pas du tout la route normale ? Je donnai donc le cas Diana comme celui d’une fausse désinformation de la part des pouvoirs publics. La désinformation provenait du père de Dodi Al Fayed qui voulait dégager sa responsabilité civile, la Mercédes étant sous le contrôle du Ritz. Il aurait dû payer des sommes astronomiques à la famille de Lady Diana.
Dans la Stampa et le Messaggero, la bombe a été révélée.
On a découvert une lettre de Diana écrite 10 mois avant sa mort, dans laquelle elle accuse son mari de planifier un incident d’auto, en trafiquant les freins, et en provoquant une blessure mortelle à la tête. La version intégrale de cette lettre a été confiée par Diana à son majordome Paul Barrel comme une assurance sur la vie au cas où l’accident arriverait, mais elle n’a pas été prise en considération par Scotland Yard, qui l’a rejetée comme étant contraire à la thèse de l’accident, excellent exemple d’un jugement influençant l’admission d’une information incongruente. On a accusé la princesse, de paranoïa, ce qui est bien commode. Souvenons-nous que dans le cas des « suicides » de Grossouvre et de Bérégovoy, on avait donné comme motif la dépression due à l’attitude hostile de Mitterrand à leur égard. Ce qui est totalement contraire aux faits. Grossouvre avait peur que Dumas le fasse exécuter car il refusait de rendre à Mitterrand des documents compromettants sur son rôle pendant l’occupation. Quant à Bergovoy, soi-disant déprimé par l’attitude de Mitterrand, je l’ai vu avec sa femme à mon anniversaire, et ils étaient particulièrement heureux et fiers de leurs petits enfants. Mais Beregovoy était préoccupé par l’affaire triangle, et avait déclaré « si on me laisse tomber, je parlerai et je mets tout le monde dans le bain ». Il se suicida opportunément une semaine avant l’audition.