..... *** Et si on défendait Poutine ?
Je pense que par les temps qui courent, plus politiquement incorrect que ça tu meurs! C'est pourquoi j'ai fait précéder cet article de deux carrés rouges. La culpabilité de Poutine est aveuglante. Ne nous aveuglerait-t-elle pas? Les Etats-Unis qui veulent nous persuader que la Turquie pacifique et laïque se trouve en Europe et que la Russie belliqueuse et orthodoxe, appartient à l'Asie, trouvent certainement dans la psture de l'ancien chef du KGB leur meilleur soutien.
Tout d'abord, la Russie se contrefiche de l'Europe. Elle est ultra-nationaliste et rêve de conquérir la grandeur passée. C'est une des raisons de l'immense popularité de Poutine dans son pays. Mais c'est aussi un grand pays blessé, très sourcilleux en ce qui concerne son honneur et en manque de reconnaissance. Comme l'Allemagne, il traîne un passé sulfureux.
Puis, cet pays est dominé par un groupe soudé et puissant dont Poutine n'est que le porte-parole sans réel pouvoir, contrairement à l'image qu'on en fait auprès de l'opinion publique. Ce groupe fait la loi. Une dizaine d'hommes décide de ce que les oligarques ont ou n'ont pas le droit de faire. L'un d'eux est cantonné à l'aluminium, l'autre au charbon. Mais on ne les laisse s'enrichir en paix qu'à une condition : qu'ils ne se mêlent pas de politique, qu'ils se gardent de critiquer le pouvoir en place, qu'ils ne touchent pas aux médias, qu'ils ne lorgnent pas vers le contrôle du gaz, etc... etc... RIches et tolérés à condition de se plier aux maîtres véritables.
Poutine a bon dos. On oublie qu'il a hérité de la plupart des plaies d'un libéralisme spoliateur pour le pays, et dont le populaire Eltsine a été le complice, chaos et faillite à l'horizon. La guerre de Tchéchénie a été amorcée avant que Poutine ne vienne au pouvoir et quant aux crimes politiques et autres horreurs, d'après des connaisseurs bien informés, la majeure partie en a échappé, au contrôle d'une homme que rien ne préparait à exercer les fonctions de président.
Mais là n'est pas le problème à mon sens. Ce n'est pas en tout cas celui de ce blog. Je ne puis donner un avis sur une réalité aussi complexe et que je ne connais pas plus que la majeure partie des commentateurs importants qui pérorent sur la scène éditoriale. On peut gloser à perte de vue sur les mérites que la population russe reconnaît à Poutine, et les atrocités dont on le crédite en Europe et dans les instances internationales.
Mais il est en revanche patent que les preuves d'une manipulation grossière de l'intelligentsia sont sous nos yeux et que nous ne les voyons point. Et cela, c'est l'affaire de ce blog qui essaye de déceler l'information derrière l'information.
J'admets que les censeurs et les gardiens sourcilleux de la morale internationale, condamnent Poutine, les oligarques et la Russie toute entière. Mais alors je pose la question : pourquoi ont-ils toléré, voire assumé les crimes de Staline, de Lénine, et des Berio leurs successeurs? Pourquoi ont-ils diabolisé jadis, ceux qui courageusement, ont essayé de les dénoncer? Quelques dizaines de millions de morts et de déportés dans les goulags, sont-ils un détail? Est-ce moins important pour leur conscience que le meurtre au polonium d'un opposant au régime? (en admettant que Poutine soit le responsable). Et que dire de Mitterrand compromis dans de sordides affaires d'écoutes sexuelles et autres, et des morts suspectes de Grossouvre, et de Beregovoy, deux gêneurs?
Amnésy international
On nous presse de faire un devoir de mémoire, et de condamner publiquement et solennellement l'esclavage et la colonisation. Je ne conteste pas cette exigence. Mais qu'on m'explique alors pourquoi ce travail de mémoire, cette repentance collective ne touche pas d'autres criminels de masse, d'autres masses criminelles. Je cite pêle-mêle :
- La traite des esclaves noirs par les arabes du Maghreb et des marchands noirs complices actifs de ce commerce honteux.
- Le génocide de la Vendée, pour ne pas parler des assassinats de religieux et de religieuses, de viols, de vols, de tortures, commis par une masse manipulée et déchaînée, massacrant au nom des droits de l'homme?
- La complicité active de De Gaulle, dans le massacre des Harkis, coupables de s'être battus pour la France et le sort honteux réservé aux survivants parqués comme des bêtes dans des camps français? (cf. Virus, huit leçons sur la désinformation).
- Les épouvantables tortures, infligées à des pieds-noirs et de arabes coupables d'être pro-français : vieillards, femmes et enfants, dépecés, écorchés vivants, émasculés, violés, par le FLN, et dont les bourreaux aujourd'hui au pouvoir, exigent de la France une repentance?
- Le jugement par un tribunal pénal international, pendant du tribunal de Nuremberg, des crimes communistes contre l'humanité, crimes avalisés naguère par ceux-là mêmes qui s'estiment le droit de juger Poutine.
- On a déployé de moyens énormes pour traduire en justice Milosevic, sans en faire de même pour ceux qui de l'autre bord on tout autant massacré, et continuent aujourd'hui d'opprimer ce qui restes des habitants qu'ils ont chassés de leur terre, pour après invoquer la loi de la majorité. Relisons La Lice et ses enfants de La Fontaine.
- On attend toujours la traduction en justice de Pol Pot, et de ses bourreaux.
Faut-il continuer cette litanie ?
La force des choses
Je ne prétends pas, je le redis, donner une opinion sur le fond du problème : la culpabilité réelle ou supposée du président russe, mais dénoncer un énorme mensonge. J'estime que les gardiens de la moralité fonctionnent de manière unilatérale et sont disqualifiés pour nous faire prendre des décisions contraires à nos intérêts.
Car, il y a la force des choses. Quand on les ignore, elle nous retombent comme des briques, sur le crâne. E la force des choses, est que nous avons plus besoin de la Russie que la Russie n'a besoin de nous... et elle nous le fait savoir. La Russie constitue un formidable réservoir d'énergie et de matières stratégiques, qui seules peuvent nous assurer une indépendance à l'égard des Etats-Unis. Bush le sait bien qui vient d'inviter pour la quatrième fois dans son ranch privé, honneur exceptionnel, à Poutine.
Certes la Russie est un pays à part, au sinistre passé, plus prégnant encore que celui de l'Allemagne. Passé qui ne doit son escamotage qu'à une gauche encore persuadée que le rôle de Staline pendant la guerre a été d'oeuvrer pour les forces du bien contre les forces du mal. Une masse de serfs incultes obéit passivement par de riches oligarques, le tout étant régenté par les maîtres qui se cachent derrière Poutine. Ce sont des ours malappris, des mal embouchés, d'autant plus arrogants qu'ils ont les cartes en main. Mais la Russie c'est aussi un bassin culturel de tradition européenne, et un débouché vital pour bien de nos entreprises. L'expansion de nos entrepreneurs sera freinée si nous continuons à humilier et mettre au ban les maîtres du système.