Dans la suite, Reproduction d'une demi-page de la couverture de l'expo, chez Mary Goodmann.
Le plus grand peintre du monde, de l'avis unanime des connaisseurs et des spécialistes.
Si on exclut de la liste glorieuse des cinq platiciens de notre siècle, Viola, le vidéaste, Richard Serra, le sculpteur, Bruce Neumann, le créateur d'installations, de non -peintres, il ne reste comme peintre que Richter le On pourrait le comparer à Kieffer, à Cy Tombly, à Soulages, mais ils sont tous tombés dans l'histoire.
Un artiste que je trouve grandiose : Matthew Barney, a été unanimement déplacé au profit de Ed Ruscha. Maintenant la liste des cinq plus grands plasticiens mondiaux, fait l'unanimité absolue. Il faut en tenir compte et essayer de comprendre les raisons de ce jugement. Puis les attirer à la Présidence de la France, ne serait-ce pour faire contrepoids.
Après ma matinée passée avec Richter, j'ai essayé de me documenter. En dehors des catalogues d'exposition (dont une à Baden Baden, splendide) pas le moindre renseignement. Dans Art Now, art of tomorrow, Arasse, et autres vademecum, il est impossible de suivre que ou deux mentions courtes et peu illustrées. Richter en souffre de cet envahissement du n'importe quoi et de la déhiérarchisation de ces catalogues insensés.
Un premier problème se pose : l'immensité cosmique de l'oeuvre, balayant toutes les formes de peinture, poussées à leur extrême degré de raffinement et qui surclasse tous les "abstraits" par ce contrôle inouï du médium. La variété aussi qui divise l'oeuvre en une partie abstraite (qui me correspond dit Richter) et une autre figurative, sensuelle et évocatrice, proche de Marina.
Bonnet nous a mis l'eau à la bouche et je me suis rendu à l'expo, archicomble de connaisseurs et de conservateurs de musée. Tout était vendu sans bruit aux environs de 1 million de dollars, discrètement. J'appris ainsi incidemment qu'un membre de New Wave en avait acquis un plus figuratif et aux couleurs inouïes. Vous pouvez en découvrir à nos deux musées d'Art Moderne. Ci-dessous la moitié d'une pièce reproduit dans la couverture du catalogue. : Marian Goodman Gallery Paris, Abstract Paintings.
Après l'avoir étudié et pour préparer la visite à l'expo, je lis les commentaires d'un grand spécialistes Benjamin H.D. Buchhloch. Gerhard Richter new abstraction : infinite and infinitesimal. Je défie n'importe homme cultivé y comprendre deux phrases. On trouve le style suivant :
Le développement de la texture, de la structure et de la gestuelle, chez Richter, se suspend délibérément elle-même entre les conceptions scientifiques et expressives conceptuelles du processus pictural. C'est une oscillation dans les mêmes conditions entre peinture en tant qu'un accident et peinture, en tant qu'acte.... etc.
Après quoi l'auteur évoque les stoppages de Duchamp et des auteurs comme Twombly, Jasper John, Mathieu, Mondrian, les achromes de Manzoni et autres centaines de références incontournables, mais qui noient Richter.
De son côté, ma soeur, l'intuitive, est heurtée par la sècheresse des oeuvres abstraites, on est loin de Kandinsky ou de Mondrian. Quelle déception !
En découvrant l'expo, nous sommes saisis d'un éblouissement. Bonnet avait raison. La combinaison entre les immenses espaces polaires ou cosmiques, etla finesse arachnéenne du tracé et des détails minutieusement élaboré, poussant organiquement de la feuille d'aluminium ou de la toile font sembles grossiers les plus belles fabrications de Viera da Silva comme les achromes de Manzoni. Jamais n'importe quelle reproduction peut produire un tel effet, une telle impression de grandeur et de minutie, de maîtrise du médium.
Il y a de quoi se sentir découragés. Ces oeuvres donnent pleinement raison à leur manière à mon vieux compagnon Philippe Estivavélès. Seul le contact direct avec l'oeuvre, contact prolongé, et attentif peut susciter la révélation de la découverte. C'est comme si ces toiles magiques, il émanait des sons tenus, précieux, presque chinois.
Il reste à redoubler d'efforts pour expliquer d'une manière sérieuse au public des réalisations qui dépassent tout ce qu'on peut imaginer en raffinement. Le meilleur, très apprécié par sa compétence et sa modestie, et la remis en cause constante de ses opinions, est Bonnet, mais il est encore trop difficile par endroits.On noit faire mieux.
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