Friday, 28 December 2007
Chronique
Avertissement à mes amis
Ainsi que vous l'avez deviné, il m'est arrivé un incident de parcours de santé qui m'a obligé d'interrompre mon cher blog. Il est difficile de communiquer de l'hôpital
mais des amis m'ont dit qu'il y a quelques commentaires. Je suis désolé de ne pouvoir les lire et y répondre comme d'habitude. J'espère être de retour chez moi le Samedi soir et vous retrouver, car vous me manquez. On reprendra le fil interrompu. Mes voeux pour vous tous
Bruno Lussato
Wednesday, 26 December 2007
Art Basel Miami Beach
Du 6 au 9 décembre 2007
Je profite du répit procuré par la trêve de fin d’année pour revenir en arrière. Pas très loin, à début décembre quand s’est tenue la foire de Miami.
Art Basel Miami Beach, organisée par la prestigieuse foire bâloise Art Basel, fut pour sa sixième édition, et comme chaque année, de très haute tenue.
Plus de 200 galeries sélectionnées, comme toujours parmi les meilleures du monde, hormis quelques couacs sans doute imputables à une certaine course à la « branchitude ».
Il faudrait en effet que je parvienne à comprendre pourquoi Peres Project (Los Angeles, Berlin) bénéficie de l’aura qui lui colle, alors que ses stands de foire sont toujours navrants de propositions plastiquement faciles et éculées, quand elles ne sont pas, disons le, putassières. Ainsi son accrochage de l’américain Terence Koh : un ensemble de photos pour une ambiance « orgie contemporaine », qui pour être éventuellement intrigante d’un point de vue social aurait nécessité une finesse d’esprit et de langage dont l’artiste est apparemment totalement dépourvu.
Parmi les points marquants de la foire, Contemporary Fine Arts (Berlin) avait ressorti de ses réserves un magnifique paysage de Peter Doig, de 1998, très émouvant dans les ambiances latentes dont il a le secret.
Stuart Shave / Modern Art (Londres) a consacré son stand, dépouillé, à six petits de tableaux de la très talentueuse Katy Moran.
Chez Sprüth/Magers (Cologne, Munich, Londres), un éblouissant paravent d’Ed Ruscha occupait le stand le troisième jour. D’un côté un ciel bleu en dégradé, de l’autre une ambiance coucher de soleil, et ces phrases opposées inscrites en relief : « I forgot to remember to forget » et « I remenbered to forget to remember » ; d'une intelligence et une simplicité désarmantes !
Franco Noero (Turin) a comme a son habitude signé un des stands les plus élégants, avec notamment un beau tableau d’Arturo Herrera en feutre gris, une petite installation du mexicain Gabriel Kuri et un très curieux et percutant film de Simon Starling, où la caméra se déplace autour d’une chaise de Carlo Mollino, la transformant en objet indéfinissable.
Mais plus que Art Basel, c’est l’autour et le trop-plein qu’il a généré qui m’intéressent.
Si depuis sa création, en 2002, l’événement a vu chaque année s’accroître le nombre de propositions, l’overdose est atteinte, avec cette fois-ci 22 foires off dénombrées, représentant (en incluant la grande foire) un total de plus de 1100 galeries présentes en ville cette semaine-là !
C’est considérable et surtout dommageable. En premier lieu, il est physiquement et mentalement impossible d’ingurgiter autant de propositions en une semaine. Même en voyant de bonnes choses, les foires sont à tel point fatigantes qu’arrive toujours un moment de saturation. Que dire avec 23 foires ?
En second lieu, et encore plus importante, est la question de la qualité. Qu’elle peut-être la qualité dans un si gigantesque amas, pour ne pas dire fatras ? Pour avoir parcouru quelques unes de ces foires, je n’y ai vu que des galeries médiocres, avec des artistes qui ne l’étaient pas moins. En notant une tendance très affirmée pour une mauvaise peinture abstraite, très brouillonne, pas pertinente chromatiquement, qui ne dit pas grand chose, mais qui est à la mode.
La peinture abstraite est un exercice difficile, et les jeunes artistes qui y réussissent, à l’instar de Katy Moran à Londres (voir http://www.stuartshavemodernart.com) ou de Jacin Giordano à Miami (voir http://www.galeriebaumetsultana.com) ne sont pas légion.
Du côté de la photo rien de neuf non plus, et la foire Photo Miami pourrait s’abstenir de revenir l’an prochain, au vu de ses allées mornes, d’où transpirait un incommensurable ennui.
Même les deux foires off dites principales, NADA et Pulse, ont cette année fait pâle figure.
Le public a changé également. Je ne parle pas du grand public. Il se presse le week-end pour arpenter la foire et c’est tant mieux. Mais pour avoir été présent à Miami depuis la seconde édition d’Art Basel, en 2003, j’ai pu mesurer l’évolution et le changement non seulement du contexte mais aussi de la fréquentation.
À l’ambiance festive mais professionnelle des premières années s’est substituée depuis deux ans une sorte de course effrénée à l’événementiel, avec starification et peopolisation en prime. On croise dans les allées nombre de personnes gravitant dans les milieux de la mode, pas plus intéressées par l’art que par la choucroute, mais qui sont là pour se montrer… parce qu’il semble qu’il faille y être !
Chacun y va de sa soirée, avec l’espoir du casting le plus réussi. N’importe quel journal ou marque de mode essaye désormais d’y faire un événement. Ce jusqu’au magasin parisien Colette, temple de la branchitude s’il en est ! Comme s’il fallait être présent à Miami cette semaine-là pour exister.
La directrice du Moore Space, centre d’art contemporain qui présentait cette année une sélection d’artistes français, ne s’est-elle pas entendue demander par des journalistes au téléphone quel type de vin serait servi lors du vernissage et quelles vedettes étaient attendues ?!!
La conséquence de tout ce remue-ménage est un sentiment d’agacement progressif de nombre de professionnels de l’art, qui commencent à se dire qu’ils ont peu à faire dans un tel cirque et se demandent s’ils vont continuer à venir. Pas les marchands, pour qui ce marché est devenu essentiel et qui ne peuvent se permettre de le laisser filer. Mais pour beaucoup d’autres…
Art Basel Miami Beach, qui avait voulu instaurer une rendez-vous hivernal où la qualité serait concomitante à une atmosphère détendue et conviviale a-t-elle tellement bien réussi son coup qu’elle est en train de se faire déborder ?
Eléments de réponse dans un an, où l’on pourra mesurer l’évolution d’une situation qui ne peut encore enfler sauf à exploser.
Poèmes-retour
Mon fils est le seul internaute à avoir lu avec attention "Loin des sentiers battus". Il a trouvé ces petits poèmes poétiques et tout fait en phase avec les autres billets récents. Quelle fut sa stupéfaction lorsque je lui révélai qu'ils remontaient à 1968 !
De fait une constante imprime un paradigme immuable à toute la production : ma tendance à aller à contre-courant et à me méfier des stéréotypes. La France en a crevé du temps du plan calcul qui l'a conduit à massacrer dans un consensus général et arrogant, la petite microinformatique. Les Alain Minc, les Gérard Théry, les Pelissolo devraient être immortalisés par des oreilles d'âne! Leur méfaits sont oubliés et ils cotinuent à plastronner dans la cour des grands
La désinformation des experts.
Je suis d'origine industrielle et étudiante. J'ai beaucoup bûché et on m'a appris que lorsqu'on doit remettre un travai de synthèse, il faut le faire en temps et n heure. Et voici que j'ai deux pavés sur les bras : la situation du pouvoir à la fin du règne de Putine, l'imbroglio de la conquête de AutoVaz par Carl Goshn. Pendant deux semaines j'ai fait travailler mes collègues qui m'ont ramené des milliers de pages de copie. Vous en trouverez le résumé dans "Montagnes Russes". Le scénario est répétitif et convenu. Il manque de crédibilité car ces braves gens ne connaissent que la superficie des choses et sont incapables de discernement. J'ai fait alors appel à un collègue canadien, disciple de Ackoff. Il a posé des questions bien embarrassantes.
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Tuesday, 25 December 2007
I cannot touch it
I may not see it
I do not know it
Oscar Wilde Texte révisé 2ème correction
HORS DES SENTIERS BATTUS
1. Le Labyrinthe
Un soir,
étourdi par le vacarme de la solitude, échauffé par la canicule d'un feu intérieur, je résolus de fuir rmon pays natal, ma maison, le foyer où s'entassaient tant de néfastes souvenirs, parasites vénimeux qui rongent l'âme et étouffent l'espoir.
J'errai d'abord dans les rues mortes. Sur le pas des formes se montraient des silhouettes familières. Plus loin je vis un riche édifice que l'on eût pris tout d'abord pour un temple. C'était un marché, le plus vaste et le mieux achalandé du monde. Je crois que tout ce que l'on peut y concevoir y était exposé. Les échanges les plus disparates s'y tenaient, on y troquait la richesse contre l'honneur,
la santé contre la richesse, la puissance contre la santé; le génie contre la puissance; mais l'on y vendait surtout des mots.
Il y en avait de gracieux, de consolants, de nobles, de puissants. Et par leur propre force, ces mots agissaient, influençaient les puissants et la plèbe.
Cependant ces traficants me paraissant d'un naturel ennuyeux, je m'aventurai dans d'autres régions. Là, point de mots à vendre mais des caresses, des jouissances. Des homme de toute condition et de tous âges s'y pressaient. On achetait de l'affection poour solitaire; de mets pour rassasier, de la vanité pour humiliés.
Je n'avais pour tout bien, que mon corps et mon âme. Mais l'on me fit remarquer que le premier était peu exercé à remplir sa fonction auprès d'amateurs éventuels. J'étais inconsommable. Quant à la seconde, était-elle bien cultivée? Auquel cas elle trouverait un acquéreur qui viendraient recueillir les mots quelle pourrait produire.
Hélas, dis-je; mon âme s'est dépouillée de tous mots et souvenirs utiles, elle les a abandonnés dans un foyer en ruines et ce qui en reste est peu de chose
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Corrigé ce 2 janvier 2008
5. Jour de fête
Ce matin, j'ai voulu me perdre dans la forêt. Au milieu du sentier brûle une branche de sapin. Les bûcherons qui l'ont abattu ne sont pas loin. Le vent m'apporte leur cris joyeux et chasse la fumée bleue vers la vallée. J' m'écarte du sentier et suis la vapeur percée par le pâle soleil d' hiver. Des ombres grises et rouges, serpentent sur le sol...
Du haut d'un tertre, je découvre un amphithéâtre : des gros rochers alignés dans l'air cristal, dans l'air de fête, de gros rochers contemplent tout en bas, je ne sais quel combat préhistorique.
Mais ici, tout baigne dans la sérénité, la mousse est douce au pas et les feuilles mortes craquent comme du pain frais.
Mais je n'ai pas faim. On ne mange pas chez les Dieux.
5. Veillée de fête
Hors de Sentiers Battus
Ce soir,
je le passerai au coin du feu. Nul bruit de réjouissances, nulle joie trop vive, ne troublera mon esprit tendu, n'engourdira mon âme inquiète. Tout mon être aiguisera ses antennes invisibles pour capter des messages venus du lointain.
...Messages d'amour et d'amitié de ceux qui m'ont tant donné d'eux-mêmes ... parfois à leur insu ... et de ceux qui sinterrogent peut-être, seuls et dispersés dans le monde.
Je veux leur adresser des cartes que je dessinerai en attendant la venue de l'Hôte. Je serai prêt à l'accueillir puisque nul bruit profane ne masquera ce lui de ses pas, nul chant sacré n'étouffera le son lointain de Sa Voix ...
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