Bruno Lussato

Peter Doig (1959)
Peintre britannique considéré comme étant, parmi les peintres de sa génération, l’un de ceux qui a le plus radicalement redéfini la figuration en peinture. Notamment par le biais d’une poésie très allégorique qui se fait jour dans sa manière de définir et de figurer le motif.
Son oeuvre est accessible aux profanes, car figurative, poétique et un peu mystérieuse.

Robert Gober (1954)
Sculpteur américain très engagé sur le front de la violence sociale. Unique et radicale, marquée par le Surréalisme, son esthétique grave et intense explore le quotidien et les méfaits de norme imposée comme modèle de société.
Voir la chronique de Frédéric Bonnet, du 21 mai 2007

Andreas Gursky (1955)

Photographe allemand qui s’est rendu célèbre par son traitement du motif en photographie. À travers d’immenses tirages qui souvent se focalisent sur de banals motifs, il explore la qualité du quotidien et la part d’irréel qui peut en émerger, à travers un focus sur des lieux ou des objets stéréotypés. Son travail participe d’une sublimation du quotidien.
Les photographies admirablement composées et élaborées pixel par pixel afin d'en calibrer les couleurs, ont pour sujet principal l'obsession du trop plein. C'est une critique féroce de la civilisation MATRIX. Par exemple on voit des vitrines de Prada, des scènes de foot, ou de show Biz, des traders à la Bourse de New York... On a envie de fuir dans un désert. Une photo tirée à quatre exemplaires géants, peut atteindre 3 millions de dollars en vente publique. Vous pouvez contempler La bibliothèque, tirage de format moyen, au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris.

Damien Hirst (1965) L’un des plus grands artistes britanniques vivants, qui a pointé avec fracas, dans des installations troublantes, certains travers d’une société malade de sa quête effrénée du changement, pas toujours contrôlée. Une société sous pharmacopée constante, dont les dérives de comportement permanentes sont pour l’artiste une source constante d’inspiration.

Hirst s'est rendu célèbre en faisant venir d'Australie, par Jet, un requin géant embaumé, et enfermé, à Londres dans une cage emplie d'eau. Par la suite il enferma dans d'immenses cages de verre, emplies de formol, des vaches coupées en rondelles.

Jenny Holzer (1950)

Artiste américaine connue pour son engagement dans le champ social à travers la poésie et le langage. Ses installations où défilent des textes sont toujours de magnifiques mises en scène où alternent l’optimisme et le sens tragique.

Jeff Koons (1955)

Sculpteur incontournable, devenu célèbre par sa façon de magnifier le quotidien le plus trivial, en moulant notamment des objets dont il a modifié la matière mais dont le rendu s’avère plus vrai que nature.

Jeff Koontz a été décoré de la Légion d'Honneur. Il est facile d'imaginer une oeuvre de Koontz. Allez dans une boutique de souvenir. Prenez ce qu'il y a de plus hideux dans le sucré,, agrandissez-le et reproduisez-le dans une matière noble : acier laqué ou porcelaine fine. Mais si vous voyez cet extraordinaire DVD, vous constaterez que de n'est pas si simple : derrière l'information kitsch, il transparait une autre, beaucoup plus raffinée.

Bertrand Lavier (1949)

Artiste français iconoclaste et touche à tout, qui s’amuse de la dénomination des choses et de la manière d’en proposer une autre occurrence visuelle. Il est devenu célèbre, notamment, pour ses associations d’objets incongrues et sa façon de repeindre des objets usuels afin de les amener à un autre statut.

S'il avait été Américain, Anglais, ou Allemand, il eût valu des fortunes. Mais il est Français. Sans commentaires.

Paul McCarthy (1945) Artiste de Los Angeles incontournable dans l’histoire de la performance. Dénonçant sans relâche et avec vigueur la virulence des rapports sociaux, ses interventions, filmées en vidéo, et ses sculptures évoquent aussi une « matérialité » corporelle que le corps social entend souvent cacher.

C'est insoutenable d'horreur. Des visions de cauchemar ! Ce sont des installations, composées de personnages de polymère sanguinolents (c'est du jus de tomates) et où on atteint le comble du grotesque et de la violence, révélatrice de la Société américaine "at his worst".

Annette Messager (1943) Artiste française internationalement reconnue après avoir gagné le Lion d’Or à la Biennale de Venise de 2005. Initialement portée par la question de l’intime et la posture de la femme dans une société d’hommes, son œuvre s’est développée vers une sculpture et des installations plus ou moins métaphoriques, qui interrogent les caractères de l’humain et la façon dont le corps physique s’insère dans le corps social.

Annete Messager utilise des matériaux essentiellement féminins : tissu, filets, poupées, objets quotidiens mous, associés à de la nostalgie : photos, objets-souvenirs.

Bruce Nauman (1941) Américain, sans doute l’artiste le plus important de la seconde moitié du XXe siècle tant la diversité de son œuvre, usant de tous les médias à l’exception de la peinture, aura abordé avec les formes les plus diverses et un absolu sens plastique, nombre de questionnements essentiels : le langage, le corps, l’art et l’artiste, l’humain, le lien social…

C'est aussi un des artistes les plus difficiles à approcher.

Les premiers Bruce Nauman le montraient faisant des grimaces extraordinaires, se déformant la bouche, la langue, marchant à pas comptés dans son atelier. Il fit également des installations composées de lettres et de graphismes au néon. Pour entrer dans Bruce Nauman il faut acquérir le DVD "Make Me Think" titre qui décrit bien cet agitateur de neurones. Et le voir souvent. Vous pouvez actuellement voir des vidéos à l'expostion sur Samuel Beckett à Beaubourg. Cela vaut le déplacement. On n'a pas souvent l'occasion ici, de voir des Bruce Nauman..

Richard Prince (1949)

Artiste américain qui use de la banale esthétique du quotidien pour pointer la qualité des discours adressée au public et le formatage des images. Au travers d’une imagerie très marquée par la route et la publicité, il dresse depuis près de trente ans le portrait d’une Amérique oscillant entre finesse et grossièreté de traits, obnubilée par la question du désir et les moyens de l’assouvir.

Charles Ray (1953)

Sculpteur américain particulièrement, discret qui par le biais du moulage porte son attention sur la condition humaine et la faculté d’être et le positionnement au monde. L’une de ses œuvres les plus emblématiques demeure le moulage à l’identique, pièce par pièce, d’une voiture accidentée.

Gerhard Richter (1932)

Peintre allemand à la carrière immense. Sans doute le plus important peintre vivant aujourd’hui. Sans cesse renouvelées, ses recherches plastiques ont abordé différents styles, sans jamais se départir d’une analyse précise et percutante du contexte esthétique et social.

Ses oeuvres sont tellement variées qu'on ne peut en donner une idée complète. Imaginez des séries de tableaux ressemblant à des photos d'hommes illustres, ou encore des toiles uniformément grises, d'autres rutilantes, évoquant des paysages, ou alors des paysages de brume, de nuages... L'élément commun est une exploration de la notion même de peinture et de ses confins.

Ed Ruscha (1937)

Peintre et photographe très tôt installé en Californie, qui a puisé dans sa ville de Los Angeles les motifs d’une œuvre singulière où se confrontent sans relâche image et langage. Il fut notamment l’un des premiers à mettre le doigt sur la façon dont les signaux et l’organisation urbains conditionnent le regard et par-delà le comportement.

Il s'est rendu célèbre par ses immenses toiles représentant la Metro Goldwyn Mayer ou encore des panneaux annonçant la ville d'Hollywood. Il traite les lettres des mots qu'il utilise comme des objets expressifs.

Cindy Sherman (1954)

Photographe américaine, seule et unique modèle de son œuvre. Par le biais de la transformation, elle explore sans relâche les postures sociales, la réalité et la faiblesse humaine, la dégradation du corps (humain et social), la place de la femme, dans des mises en scènes souvent fictionnelles et toujours très fortement iconiques.

Une exposition rétrospective au Jeu de Paume l'a révélée au public parisien. Il est facile de se procurer les catalogues.

Richard Serra (1939)

L’un des plus importants sculpteurs contemporains, qui officiera en 2008 dans le cadre de Manifesta au Grand Palais, à Paris. D’une incomparable force plastique, compte tenu de son usage virtuose et monumental de l’acier toujours placé en équilibre dans des formes en renouvellement constant, il parvient aussi à inscrire la matière statique dans un déroulé temporel.

La fondation Guggenheim de Bilbao a exposé ses immenses sculptures, plaques verticales déformées entre lesquelles on circule, en proie à une désorientation mystérieuse.

Andres Serrano (1950)

Photographe américain devenu célèbre par son goût pour des sujets à la marge. Evoquant la mort, la religion, la sexualité, la ségrégation ou les armes à feu, il en magnifie les motifs dans des compositions parfaitement réglées et léchées, parfois violentes.

Ses oeuvres sont très accessibles, facilement lisibles. L'artiste s'est rendu célèbre par le Piss Christ, crucifix plongé dans un bac d'urine. Mais la photo est beaucoup moins provocatrice qu'on ne pourrait le penser. L'urine, le sang, le sperme, sont des fluides vitaux symboliques pour Serrano, et du point de vue plastique et émotionnel, les sculptures plongées dans ces liquides troubles sont ... troublantes.

Photographe allemand devenu incontournable par la diversité de ses sujets et de ses approches. Parti de photographies de groupes marginaux, il a sans cesse évolué en expérimentant les possibilités offertes par le médium photographique, allant jusqu’à générer une abstraction presque picturale dans ses travaux récents.

Bill Viola (1951)

Considéré comme l’un des plus grands artistes vidéastes en activité, il se singularise par la dimension très physique de ses installations. Il est aussi remarquable par la dimension presque picturale qu’il est parvenu à intégrer au médium vidéo.

  A mon humble avis, l'installation qu'il a réalisée pour Tristan et Isolde de Richard Wagner, immense vidéo de cinq heures sur écran géant, est une des oeuvres les plus impressionnantes qu'il m'ait été donné de contempler. C'est pourquoi je le tiens comme un des plus grands génies de notre époque, toutes spécialités confondues. Il possède de plus l'exceptionnelle qualité de pouvoir être apprécié par tous les publics, du néophyte au spécialiste. Autre caractéristique exceptionnelle : l'intense spiritualité qui imprègne son oeuvre et qui puise à des sources bouddhistes, japonaises, ou à Giotto et à l'humanisme occidental de la Renaissance. Acheter absolument Hatsu-Yume, qui retrace le passage de la nature vierge, à celle totalement urbanosée des villes japonaises. L'oeil du coeur, est également vivement conseillé car il explique bien l'éthique et l'esthétique du plus grand vidéaste.

  Jeff Wall (1946) Photographe canadien considéré comme l’un des plus grands acteurs de sa discipline. Il s’est notamment rendu célèbre par un usage quasi systématique du caisson lumineux pour donner une autre présence à ses images. Savamment composées, celles-ci procèdent d’une mise en scène presque cinématographique de scènes oscillant entre la banalité et le spectaculaire du quotidien.