Bruno Lussato

Encore une fois, je vous remercie d’honorer avec une telle rigueur l’engagement que vous aviez pris de débattre. Tant d’énergie consacrée à l’animation de votre site m’impressionne. Arriver à débattre de thèmes politiques en évitant les pièges habituels du « pissing contest » ne pourrait que me réjouir et m’encourager à une fréquentation fidèle de vos colonnes. Vous pouvez postuler que les points sur lesquels je ne reviendrai pas sont ceux sur lesquels vous avez fait mouche. Pour le reste, permettez-moi donc de reprendre certains de vos propos (à tout moment, je vais m’efforcer d’éviter l’ironie et la provocation gratuite non étayée) et de vous demander surtout quelques points d’éclaircissement : « Oui et non. Cela signifie que certains droitiers particulièrement violents se retrouvent davantage dans l'extrême gauche que dans la droite modérée. » Quelle est la proportion de ces électeurs auxquels vous faites allusion ? Sur quelles statistiques vous basez-vous ? Avez-vous possession d’études sérieuses et récentes sur la structure de l’électorat FN ? "2. La gauche tait l'existence du racisme anti blanc, la où il est le plus virulent, c'est à dire le milieu pénitentiaire américain." De quelle extrême gauche parlez-vous ? US ou française ? Pourquoi les prisons US devraient-elles faire partie du débat d’idées animé par la gauche de la gauche française ? Le débat sur les conditions de vie dans les prisons françaises a été à nouveau absent. Voilà un scandale. Voilà une infamie qui dure depuis des décennies. Voilà l’une des marques de la honte dont est entachée cette république. Pour ce qui est de taire l’existence du racisme antiblanc, cela tient de cette tendance qu’a longtemps eu la gauche de défendre l’opprimé minoritaire contre la majorité dominante (minorité de couleur certes pour des raisons historiques dues à la Colonisation). Cela tient aussi au fait de croire, en notre pays, que l’on ne peut être que pour ou contre (« ceux qui ne sont pas avec moi sont contre moi », voilà une croyance que se partagent les politiques en France ; de tous bords.) La subtilité, la complexité, l’honnêteté intellectuelle envers les faits opposés aux croyances semblent être laissés aux naïfs, aux intellectuels « old school », aux vrais penseurs, que personne ne lit (et dont vous êtes peut-être). "La gauche de la gauche supporte le combat communautariste noir et latino en taisant le racisme qu'il provoque et dont les viols sont une manifestation violente." Là encore, je m’excuse, mais si vous pouviez étayer par des faits ce que vous affirmez, je serais plus à l’aise. " La désinformation est parfaitement réussie puisque Christophe pose la question comme si on ignorait la réponse." En effet, je l’ignore et vous pourrez peut-être m’aider à sortir de la fumée si vous me précisez par des renvois à des statistiques ou des études précises. "Quid des viols des noirs et des hispanos dans les géôles américaine ? Il lui suffit de se renseigner, notamment auprès des sites racisme antiblanc, et Human Rights watch, voire même dans mes articles sur ce blog, à propos des viols collectifs, pour découvrir que les viols sont pratiquement à sens unique, les blancs étant immanquablement les victimes. Deux raisons sont invoquées : 1. les blancs sont des délinquants en col blanc, incapables de se défendre contre des lation et des noirs qui ont appris le combat de rue. 2. Le racisme antiblanc anime les noirs et les latinos, alors que les blancs ont été culpabilisés contre tout regroupement ethnique ou racial." Là je suis intellectuellement (et pas moralement) choqué. Certes la proportion de Noirs est considérable dans les prisons US et on pourra revenir sur les raisons un de ces jours, mais d’où sortez-vous que les Blancs incarcérés aux USA ne sont que des délinquants en col blanc ? La seule délinquance dont sont capables les Blancs américains est une délinquance financière, en col blanc ? Si c’est un raccourci, il est impardonnable, mais si vous me prouvez que ce que vous dites est statistiquement vrai, je ferai amende honorable dans ces colonnes. Quid des membres de gangs blancs (fraternité Aryenne et autres), des pauvres blancs (fâcheusement appelés « white trash ») ? Ceux-là aussi se battent depuis leur enfance et pourtant ceux-là aussi sont l’objet de viols à répétition, de mise en esclavage comme prostitués à temps-plein, et souvent par des membres de leurs propres communautés. "3. Vous dites que la droite a le monopole du racisme et de l'exclusion. En citant le cas de Hollande, je montre qu'elle n'est pas la seule à le faire et que même un socialiste que vous définissez de "libéral" bien qu'il tienne des propos antilibéraux, monte les "pauvres" contre "les riches qu'il n'aime pas". A plus forte raison l'extrême gauche qui ne fait que lancer des anathèmes contre tout ce qui la contredit." Ok, touché. Même si c'est un peu exégéré. Et là je me permets une digression et non pas une réponse à ce que vous venez de dire. Faisons dans 2 quinquennats (si alternance il y a eu), le bilan de la censure exercée par le pouvoir contre la presse, les éditeurs, en bref contre les libres penseurs et créateurs dans ce pays. Voyons de Sarkozy et des Gauchistes, qui a été le plus « libéral » en ce domaine. "4. "Les Blancs égarés en banlieue et sauvagement assassinés" vous choque et par courtoisie vous vous dispensez de me faire un procès d'intention. Je vous rends la politesse : ce qui devrait vous interpeller ce n'est pas cette phrase, mais le fait que le malheureux Blanc pacifique et sans défense soit massacré (c'est le terme) sous les yeux de sa femme, parce qu'on lui reprochait de n'avoir pas quitté une banlieue réservée à "la racaille", n'ait pas reçu un mot de condoléance du pouvoir en place, contrairement aux deux interpellés qui ont commis une imprudence." Je n’ai pas eu connaissance du massacre auquel vous faites allusion, d’où mon effroi devant le vocabulaire employé dans cette phrase. Je ne vis plus en cité depuis l’âge de 13 ans, mais votre vision me semble caricaturale et bien en phase avec la construction fantasmatique élaborée par les politiques et les médias. Systématique du : Banlieue = Zone de non-droit tenue par des voyous de couleur. Qu’un tel drame ait-eu lieu doit-il donner matière à généralisation comme vous le faites ? Un homme de science, comme vous semblez l’être, doit se garder de ce genre de généralisations, non ? Les Banlieues, les cités, sont devenues des fabrications imaginaires, fantasmatiques à visée cathartiques et le nouveau bouc émissaire enfin trouvé, la vraie France va enfin pouvoir se rassembler pour lutter contre l’ennemi à l’extérieur (Islam internationalisé) et à l’intérieur (le même). "Lorsque les policiers poursuivent des suspects qui dépalent pour ne pas vouloir montrer leurs papiers, ils sont coupables et les imprudents des victimes. Lorsque ce sont des victimes qui sont volontairement massacrées par des voyous sous les yeux d'un public impuissant et apeuré, et qu'on dit qu'ils ont été sauvagement assassinés, on récolte avec Cristophe trois points d'interrogation. Par charité je ne ferai pas l'exégèse de ces ???" Christophe est choqué du vocabulaire (égaré, malheureux, pacifique et sans défense, sous les yeux de sa femme, public impuissant et apeuré, etc.) que vous employez, qui empêche tout débat serein et ramène tout à l’émotion. Sarkozy et Ségolène n’auraient pas fait mieux. Si Christophe s’oppose à cette manière de poser le débat sur cette question, Christophe va bientôt être accusé de défendre des assassins et de prôner le droit au non-droit. Christophe pour la première et dernière fois dans ces colonnes, annonce qu’il refuse ce genre de pièges et qu’il est ici pour échanger et, si c’est possible, être éclairé par un homme de raison (souvent appelé Professeur, j’ai pu remarquer) et de science. Faire référence à des faits criminels n’a rien de contestable quand on ne les monte pas en neige dans un champ sémantique uniquement affectif. « La » Banlieue existe-t-elle ? Je vous conseille la lecture de l'ouvrage de Mathias Vicherat : pour une analyse textuelle du RAP français. (L'Harmattan 2001, Paris). Exemple de doctrine ultra-libérale : Merci pour la référence, merci pour toutes les références.

Devant tant de mauvaise foi et aussi peu de rigueur dans l'argumentation, j'annonce mon retrait définitif du (faux) dialogue sur ce site.

Cher M. Lussato. Avant toute chose, il est vrai qu’à 2 reprises et encore cette semaine, certains de mes posts ont disparu. Le dernier problème technique a d’ailleurs provoqué notre dispute, avec votre réponse (fort peu convaincante ; j’aime aussi les euphémismes) à un commentaire vieux de plusieurs semaines. Quoi qu’il en soit, gérez votre blog comme il vous convient, ma confiance vous est acquise sur ce point. En revanche, même si je vous prie d’accepter mes excuses quant à la façon peu courtoise avec laquelle je vous ai envoyé paître, je continue à penser que, pour des raisons qui vous regardent mais qui empêchent un débat aéré, vous maniez savamment la mauvaise foi et l’art d’avoir toujours raison, comme ce bon vieux Arthur S. J’ai pour ma part la fâcheuse tendance à m’emporter et à pratiquer le procès d’intention larvé. Je vais faire des efforts pour y remédier et coller aux faits. 1) Je pointais dans mon commentaire l’utilisation du mot « massacrer » et de sa charge émotionnelle. « Très violemment agressé » ou une autre formule moins chargée et ne comportant aucun mot comme « sauvage » ou « massacre » permet de partir d’un tel incident et éventuellement d’avoir un débat à partir de celui-ci. Je vous reproche le procédé. Je sais maintenant que vous êtes trop impliqué personnellement en ayant été victime d’une agression pour débattre avec la distance (que j’estime) nécessaire. Dont acte. 2) La manière dont vous me giflez sur mon imparfaite connaissance du français ne me choque pas (j’ai moi-même une tendance à la violence dans mes propos et me dois d’en accepter une bonne dose en retour), mais sur la forme le coup est bas, car pour porter une telle accusation (justifiée sur le fond, car je confirme que mon français est plus que perfectible), il faudrait que vous soyez vous-même irréprochable en la matière (et encore !), ce qui est loin d’être le cas. Quand un interlocuteur manie un terme de manière inexacte, un honnête homme se doit de lui faire remarquer sans chercher à l’assommer. A moins que l’objet du (faux) débat soit devenu l’exécution de l’adversaire (merci, d’ailleurs, pour m’avoir fait découvrir 48 Laws of Power). 3) No comment sur les Blancs et la pénitentiaire US, je ne vous trouve absolument pas convaincant et n’ai pas envie d’en débattre en ce moment (pas le temps de rechercher les arguments, chiffrés et autres, nécessaires). 4) Sur les conséquences financières désastreuses du vandalisme (voitures volées, brûlées, etc.), je suis à 100% en accord avec vous. 5) Ma grille de lecture sur la banlieue ? Comment pouvez-vous en parler, je ne vous l’ai jamais exposée ? Il faudrait qu’elle soit en pleine adéquation avec la population de la banlieue pour être valide ? Elle est consignée dans quelle ouvrage la grille de lecture de cette population ? De quelle population parlons-nous d’ailleurs ? Là, pour le coup, je trouve que vous manquez cruellement de rigueur. 6) 100% d’accord à nouveau sur la fin de votre post et sur votre commentaire sur la partialité. Merci aussi pour le Koan et pour m’avoir fait découvrir Mr. H. Je ne vous ai posé aucune question sur le « Golden Braid » puisque vous m’aviez déjà fait don de la référence. Back on tracks if not unwanted.

BOnsoir Alexandre et Bruno. Je ne sais pas si vous parlez du post d'hier (pour lequel il semble y avoir un problème technique) ou de celui ci-dessus, qui date déjà du 27 avril. Dans tous les cas, je lirai vos commentaires avec intérêt. BIen à vous.