CHRONIQUE
COUPS DE THEÂTRE
DU BLOG-NOTES
Au terme d'un voyage mouvementé, je me trouve depuis hier à Divonne. Le temps est superbe et on déguste l'air, comme on goûte une eau minérale. J'ai en un mois respiré quatre sortes d'air : A San Remo, une touffeur à peu près constante, à michemin entre la brouillasse de Monaco et le climat idéal de Cannes. Cet air pesant est compensé par les délice d'une piscine d'eau salée. Puis nous avons l'air de Deauville, le pays où il ne fait jamais chaud. Il est stimulant, vivifiant, pour peu qu'un vent venant du Havre, n'empuante pas l'atmosphère. L'air de Paris est irrespirable : un concentré de la pollution du bassin parisien. Même lorsqu'on se trouve à Versailles et à St.Germain en Laye, en plein bois, on a l'illusion de l'air de la campagne, mais la pollution est là, plus sournoise de n'avoir pas d'odeur. Faire du jogging et respirer à pleins poumons donne l'impression fallacieuse de s'aérer, mais voyez ce qui est arrivé à notre Président ! Enfin l'air de Divonne est à mon sens le meilleur, celui de la mi-montagne, loin de toute agglomération et saturé de l'oxygène provenant des innombrables sources dont bénéficie cette station. (Divonne-les-Bains). Dans l'établissement thermal on y soigne les maladies des nerfs. L'air de Divonne est très sédatif et peu propice aux actions fulgurantes, ni au travail intense. On se sent abrutis, nonchalants, les nerfs détendus, comme légèrement anesthésiés. On appelle cette caractéristique de la station : la molle. Cela veut tout dire : on se sent mous.
Je fais néanmoins des efforts pour terminer mes précédents billets, notamment deux fiches de lectures sur le mingei.
LA CHRONIQUE : L'IMPOSSIBLE EST POSSIBLE.
Je me suis trouvé hier devant la solution d'une énigme : pourquoi une haine d'un "petit juge d'instruction" envers un de mes amis grecs? Nul en France, pas même l'Elysée, n'a pu le ramener à la raison, car, outre le fait que mon ami ait été reconnu comme innocent par le procureur de la République et la police, mon ami pouvait être d'un appui considérable pour nos pays, en développant de l'emploi et en aidant les hôpitaux qui en ont bien besoin. Il était évident que la haine du "petit juge" était une sorte de revanche envers un multimilliardaire puissant et le sentiment de le tenir sous sa coupe devait être exaltant pour son ego. Et nul ne pouvait rien faire car un juge peut prendre les mesures les plus dommageables pour l'éthique et pour le bien public, il ne sera jamais sanctionné. Le procès infâme d'Outreau nous en donne la preuve.
On dit que la vérité est fille du temps et qu'elle finit toujours par transparaître, mais c'est inexact à l'échelle d'un siècle comme je l'ai montré dans le billet : jour sanglant. Bien au contraire un mensonge mille fois répété devient vérité. Il s'enracine dans les esprits et fait son chemin. En ce qui concerne notre armateur grec, plus le temps passait, plus le procureur, les policiers, étaient gagnés par le point de vue du juge, leur avis devenait flou, par une solidarité malsaine à laquelle les journalistes firent écho, ils firent corps et empirèrent le statut de l'accusé. C'est ce phénomène de chasse à l'homme qui m'intéressa, six mois avant de faire la connaissance de notre accusé. Je m'intéressai aussi au sort d'un homme qu'on avait embastillé au mépris de tout honneur. Il n'avait pas les moyens financiersd'assurer sa défense et le jugement fut une farce. L'enjeu était pour moi aussi important que les bienfaits potentiels du magnat : la santé et l'équilibre de son fils, qui porte le même prénom que moi. A cette époque c'était un courageux petit homme de cinq ans, adorant ses camarades de classe et heureux de vivre. Le voici tout à coup privé pendant plus d'un an de son père emprisonné avec une mère affolée, sans moyens de subsister, et contraint de regagner le patelin de grèce où il aurait sombré dans la misère. Je me battis sans que mes amis d'en haut puissent faire quoi que ce soit : la justice est sacrée.
Le dernier cas fut résolu par Sacha que vous connaissais bien, qui se révéla outre un grand avocat, un homme au coeur généreux. Il assura une défense brillante à notre homme et eut gain de cause. Il sauva ainsi le petit Bruno.
Mais il restait à résoudre le premier cas : faire rendre raison au petit juge, et arrêter les persécutions auquelles se livrèrent certains policiers auprès de connaissance du grec pour obtenir de faux témoignages. N'étant pas Obama qui dut se récuser pour avoir osé dire ce que tout le monde pensait : que le policier qui arrêta un grand professeur noir parce qu'il essyait de focer la serrure de son propre domicile, était stupide, j'ose dire dans ce blog que les agissements de certains policiers qui méritent d'être durement sanctionnés, est deshonorant pour la police et pour la France. L'ensemble de l'affaire était nauséabond et mon ami grec subit avec la plus grande sérénité la pire des inquisitions.
Puis, un jour, mon grec (Socrate Papadopoulos, vous l'avez deviné), me dit : "j'en ai assez. Puisque mon avocat ou votre gouvernement ne peuvent résoudre mon problème judiciaire, je vais m'en occuper moi-même. " Je crus à des rodomontades un tel propos, mais quelques jours après j'eus la surprise de voi l'ordonnance de non-lieu délivrée par le juge. Il avait perdu la partie. Jen n'osai interroger Socrate qui était évasif, mais ce fut son collègue le modeste Aristote Mendepoulos qui me donna le mot de l'énigme. C'était digne du meilleur Agatha Christie, dans le style de Témoin à charge. Une fin ahurissante, un coup de théâtre logique mais auquel personne - sauf Socrate - ne pouvait envisager car trop simple. Je ne puis vous livrer les clés du suspense qu'on pourrait illustrer par l'aphorisme " Quand l'impossible est exclu, l'invraisemblable devient vérité ".
Vous pouvez accéder à la suite de la grande chronique dans le corps du blog.
CHRONIQUE
QUAND L'IMPOSSIBLE DEVIENT POSSIBLE
Non. Ne croyez pas que ce que je viens d'écrire ne concerne que les magnats de la finance et du pouvoir. On a un peu trop tendance à répéter que je ne connaîs et que je n'aide que des huiles. Il est vrai que j'aime et respecte beaucoup de ces hommes, qui à force de travail, de volonté, d'intelligence et de charisme, sont partis de très bas pour arriver à leur situation présente. Mais j'en ai fait tout autant pour mes anciens étudiants, ceux qui ont pris la peine de lire mes livres, mes collègues non alignés, et jamais je n'ai fermé ma porte à qui venait frapper pour s'instruire. Je ne renie pas mes racines à la fois culturelles et humanistes, et celles où j'ai vécu, heureux, dans mon milieu : les manutentionnaires, les caissières, les livreurs, les contremaîtres, les petits cadres valeureux qui faisaient tourner la baraque.
Un grand nombre de ces hommes modestes m'ont fait leur confidences. N'exagèrerons rien. Il est patent que c'est au niveau du pouvoir suprême que les intrigants se pressent comme les papillons frôlant dans la nuit le globe brûlant d'une lampe et pour un grandn nombre d'entre eux, y détruisent leur âme. Mais lorsque vous avez devant vous un ami que vous ne reconnaissez plus, qui vous bat froid et vous fuit sans que vous sachiez pourquoi cela peut être dû à deux causes : 1. Vous ne lui êtes plus utile et il est gêné par ce qu'il pense vous devoir. 2. Il a été "influencé" par un homme masqué qui vous hait ou que vous dérangez. (Les deux mobiles les plus forts sont la vengeance, et le lucre). Il faut alors essayer de connaître la vérité, et surout ne pas faire de lâcher prise.
LE CAS CÉLINE MOLLARD
Céline faisait partie de mes élèves les plus arrivistes. Lèche-bottes éhontée, issue d'une famille pauvre, elle sut à force de persévérance se tailler une place au soleil. Elle fit la cour à Marina, qui prise de compassion l'aida et lui prodigua les meilleurs conseils. Tous les jours Céline faisait ses confidence à Marina, pleurant, exprimant son angoisse, et déclarant que ma soeur était une seconde mère pour elle. Tous les jours elle lui téléphonait à longueur d'années et pour ma soeur, toujours altruiste et compatissante s'était affectionnée à elle. Dans l'entretemps, la situation de Céline s'était améliorée, elle prenait confiance en elle-même, elle travaillait d'arrache pieds pour satisfaire ses ambitions et commençait à se faire un petit cercle d'amis, elle sortait et s'amusait le soir. Marina s'en était réjouie. Et puis, voici : du jour au lendemain, Céline rompit tout contact avec Marina. Lorsque, étonnée, Marina lui demanda ce qui se passait, elle répondit d'une manière stupide : elle n'avait pas d'argent pour payer le téléphone, ou elle avait beaucoup de travail. Marina était à la fois stupéfaite et un peu traumatisée. Elle cherchait les raisons qui avaient conduit à une jeune femme à rompre sans un mot d'explications, sans même ménager de transitions diplomatiques avec la seule qui l'avait écoutée, guidée, considérée comme une fille. Elle eut beaucoup de mal à avaler cette couleuvre. Encore aujourd'hui elle essaie de trouver un mobile à cette rupture brutale.
LE CAS PAPADOPOULOS
Je vous l'avais dit, je ne puis déflorer le mot de l'énigme, mais je puis vous donner quelques pistes.
1. Lorsque A est en butte à des persécutions et à des problèmes inattendus, sans qu'on sache pourquoi. Il y a un coupable tout trouvé, B, qui ne cache pas sa volonté de le détruire sans qu'il puisse trouver la moindre raisons à l'hostilité de A, il faut à tout prix savoir les mobiles de cette haine. Une règle s'impose pour enrayer cette escalade : se poser la question : y a -t-il derrière cette voiture une autre ? B agit-il pour son compte, et dans le cas de doute, cherchez la femme ou l'agent d'influence.
LE CAS POLIAKOFF
J'aime Axel Poliakoff comme mon propre petit fils et je lui ai fait don de tous mes manuscrits et de mes biens culturels les plus précieux. Il paraissait heureux, détendu et affectueux. Il me reprocha cependant de ne pas l'aimer autant que Socrate ou Olaf Olafsson. J'insistai beaucoup pour qu'il achète un lieu digne d'un homme cultivé et un magnifique appartement se présenta, décoré par un des plus grands architectes et qui pouvait accueillir le musée du Mingei. A ma grande joie il m'annonça qu'il prendrait ma succession pour une troisième fondation qui porterait nos deux noms. On était convenus de se voir à San Remo, non loin de sa résidence et de celle d'Igor, son père qui l'écrivit pour me dire combien il était heureux de me revoir. Il téléphona aux célèbres marchands qui me suivent tout en désirant faire expertiser la collection potentielle. Je la lui envoyai avec l'avis enthousiaste des plus grands experts. Mais depuis un mois, je n'eus aucun moyen de le joindre. Son père qui m'avait considéré comme un membre de la famille et écrit à San Remo sa joie de me revoir, cessa de correspondre avec moi deux jours après. Aucune raison ne fut évoquée. Au téléphone nul ne répondait. plus chez Igor, ni évidemment chez Axel. En revanche quand Michel appela Axel avec un numéro masqué il eut tout de suite le jeue homme au bout du fil !
Mes amis se demandèrent s'il ne pensait pas que mon insistance pour qu'il achète cet admirable appartement, et qu'il active la constitution de la collection, était dûe à des commissions ou des pots de vin. Mon affection eût été une mascarade destinée à profiter financièrement de lui. Je m'en ouvris à lui, et il me dit que jamais il n'avait pensé à cela. Ce qui est compréhensible puisque je lui faisais don d'oeuvres particulièrement précieuses et qu'un homme à qui on ne donne pas plus de deux ans à vivre, pense à toute autre chose que de magouiller au petit pied pour la première fois d'une longue carrière !
Je suis persuadé que ce changement d'attitude a une cause cachée : sans doute médisances d'ennemis voire intoxication, désinformation, calomnies qui trouvèrent un terrain fertile chez Axel, particulièrement allergique au fait d'être manipulé.
Je fus tellement perturbé par cette énigme que j'en eus des retentissements sur ma santé.
Bruno Lussato sam.