CHRONIQUE
VARIA
Dernières nouvelles de l'avion Rio-Paris.
On vient de retrouver des sièges, une valise contenant un billet de l'avion, un ordinateur, etc. Les bas-fonds viennent de rejeter des épaves qui nous renseignent su le lieu exact où l'avion s'est englouti. Pourquoi pas la boite noire dans une semaine, ... où un an?
Les dernières données laissent peu de place au doute. La source se trouve dans les pannes électriques en série qui ont faussé les informations délivrées au pilote et qui l'ont fait se précipiter dans la zone qu'il fallait absolument éviter.
HYPOTHESES SUR LES CAUSES DE L'ACCIDENT
L'une d'entre elles me paraît s'imposer par sa simplicité. Réfléchissons : ni la qualité, ni la robustesse de l'avion, réussite totale, ne peuvent être incriminées. D'autre part, les sources de l'accident sont des erreurs du système et non pas une, mais plusieurs. Dans la préhistoire de l'aviation (c'est à dire voici une ou deux décennies) le pilote contrôlait physiquement l'avion, lorsqu'un phénomène anormal se produisait, il le sentait physiquement, a manette vibrait dans ses mains exercées. Aujourd'hui tout est confié à des automatismes et le contact est coupé entre l'homme et son intuition et les systèmes électroniques de plus en plus compliqués et difficiles à maintenir. Le mot est lâché : maintenance. Ne nous cachons pas derrière le petit doigt, nous savons tous que aussi bien dans l'informatique, que dans la chirurgie et la médecine, ou encore l'entretien des ascenseurs et des voitures, une maintenance à la fois compétente et continue est indispensable. Nous savons aussi que ce temps de maintenance est compromis par le temps passé en négociations syndicales et sociales, joint par une qualité de plus en plus faible du personnel, un manque de responsabilité notoire, une bureaucratie galopante. Toutes ces caractéristiques sont propres à la France, qui constitue la triste exception en Europe.
Or il ne s'agit pas de choses dont on ose parler, car cela signifierait que nous devons éviter de tomber en panne en France, et qu'il vaut mieux emprunter des avions maintenus dans d'autres pays plus sérieux.
LA RÉGRESSION TECHNOLOGIQUE
Sous l'influence de la mode et de l'arriération mentale des esprits, on complique pour des raisons futiles des systèmes dont on veut améliorer la paille au détriment de la poutre.
Savez-vous par exemple que la viande et le poisson ne se conservent dans un réfrigérateur que dans une fourchette de température comprise entre 2 et 4°? Au dessus les victuailles pourrissent et portent gravement atteinte à votre santé. Qui donc achète un thermomètre de congélateur et teste la température? Les anciens réfrigérateurs descendent sans effort aux environs de 0°. Mais depuis, l'interdiction d'utiliser le fréon de jadis par crainte de d'altérer la couche d'ozone, empêche la plupart des réfrigérateurs de descendre au dessous de 7°
Les exemples abondent : protections des piscines pour éviter aux parents d'avoir à surveiller leurs bambins, ce qui fait que si l'un se noie, on perdra un temps précieux pour accéder à la piscine.
Le cas des ascenseurs est encore plus éloquent. Jadis, et cela existe encore aujourd'hui, dans certains immeubles traditionnels, les ascenseurs tombaient rarement en panne. Les cabines étaient visibles des escaliers, et une simple manipulation permettait à la concierge avec une rudimentaire manivelle de libérer le passager. Aujourd'hui tout est confié aux techniciens et on peut mourir étouffés, sans que nul ne s'en aperçoive. On oublie qu'il y a des agoraphobes, des cardiaques, des bébés, des gens qui veulent satisfaire des besoins naturels...
Jerzy Kosinski dans "Cockpit" raconte que pour un baroudeur endurci, ayant traversé indemne les situations les plus traumatisantes, la seule chose terrorisante était de se trouver enfermé dans ces cabines étanches, dépendant des instruments d'alarme et de la disponibilité des techniciens.
Même phénomène que pour les avions ou les réfrigérateurs : l'appareil sitôt réparé retombe en panne. Mon fils me racontait qu'à Londres, la situation est pire que chez nous, et qu'il faut des manipulations très complexes informatiques pour accéder à un étage, sans possibilité de rectifier une erreur. Le meilleur des mondes, quoi !