CHRONIQUE
Propos sur la musique.
Mes chers amis, je voudrais terminer mon récit d'hier, par une conversation fort intéressante que j'eus avec mon disciple et ami Jacques Pozzetto, grand amateur de versions discographiques inédites et expert en horlogerie.
Une soirée à Deauville
Nous entendimes hier soir à Deauville sur sa petite chaîne de HiFi, quelques disques rares qu'il apporta pour m'en faire présent.
Je découvris ainsi le melodrame de Schumann sur un texte célèbre de Lord Byron. On le représente généralement en version allemande,l'originale, mais Sir Thomas Beecham utilisa le texte authentique de Lord Byron lui-même. La diction du récitant est extraordinairement claire et articulée : on entend chaque mot et comme dans les Scènes de Faust, contemporaines, le compositeur s'efface derrière le poète. Cette oeuvre peu connue, est de la fin et on signale la similitude entre le personnage de Manfred qui convoque les démons, et de Faust qui dialogue avec Mephistophélès. Le peu que j'en ai entendu, m'a laissé une impression de grande puissance, plus bruale que la subtilité des Scènes de Faust.
Il m'apporta aussi la version magistrale, la meilleure de loin, du premier mouvement de la Xème Symphonie de Mahler, celle de Hermann Scherchen, terrifiante de nudité, cercles concentriques autour de l'impact d'un caillou lancé dans le miroir d'un étang, puis, soudain, ouverture des vannes de l'enfer. Cette oeuvre est étonnament voisine du début de la Xème Symphonie de Beethoven.: cercles concentriques, répétitions sans développement, puis, hurlement de damnés.
Je demandai à entendre le dernier quatuor de Beethoven. Brigitte Massin, qui rédigeait la notice, reconnu dans cette oeuvre, à l'instar de Strawinsky, une nouveauté totale, laissant pressentir ce que pourrait être la Xème. Cette oeuvre est composée de toutes petites cellules répétées, et combinées d'une manière ingénieuse. Cette musique pointilliste qui n'est pas sans évoquer Contrapunkte de Karl Hainz Stockhausen est d'une troublante modernité, et aux antipodes de la dialectique et du développement en tant que fondement musical propres à Beethoven. Bien que Brigitte Massinne connut à ce moment aucun des manuscrits récemment découverts de la Xème, elle montra une prescience étonnante. Essayez d'obtenir son livre sur Beethoven, édité jadis par le Club du Livre.
Le mouvement lent est poignant : chant d'oiseau perché sur un abîme menaçant. Cette musique transcende peut-être les adagios et andante de lOp. 106 et de la IXème Symphonie. Il faut être sourd de l'âme pour ne pas entendre les cris déséspérés qui font irruption dans le dernier mouvement. J'ai enguelé le pauvre Pozzetto qui s'exclamait : ce n'est pas mal! en lisant la notice.Lorsqu'on se trouve en contact, même fugitif, d'une telle confession, on entend et on se concentre religieusement. On frôle le sacré et il est facile de blasphémer.
Enfin, Pozzetto me fit don du premier quatuor de Schönberg, qu'on pourrait considerer comme le dix-septième de Beethoven. Le thème polyphonique, superposant une musique disloquée et impérieuse et une plainte résignée, Yang et Yin est accessible à nos oreilles et peut être assimilée en une vingtaine d'écoutes attentives. C'est un chef d'oeuvre d'organisation formelle et d'expression sévère mais passionnée. L'oeuvre était interprétée par le quatuor Kölisch, référence absolue, et rééditée paraît-il.
A propos du "package" culturel
En relisant mes billets, je m'aperçois que les conseils que je vous ai assénés ne sont pas comestibles. Il est tout à fait irréaliste de vous demander d'écouter in-extenso, toute la chaîne des préludes et fugues de J.S.Bach, ou d'ingurgiter en file indienne l'ensemble des trente deux sonates de Beethoven.Je maintiens qu'il faut les acheter comme référence, ainsi que les amateur de l'ittérature, achètent beaucoup plus de livres qu'ils ne pourraient en lire, mais qui constituent un fonds, souvent devenu introuvable,et qu'on pourra consulter au hasard. L'erreur sera réparée das le billet du 28 mai 2009.
Note : je ne trouve plus mon livre d'images (l'album de famille) et je joins dans le corps du billet quelques photos perdues. (c. les billets précédents).
L'album de famille
Ci dessous voici dans le desordre des photos, comme si elles avaient été dispersées par un violent coup de vent, et ramassées à la va-vite.
A droite, Monsieur Ringeard, sponsor du Musée de l'Ecriture, et membre du "praesidium" de Pilot, le leader le plus innovant, produisant les célèbres NAMIKI, les stylos les plus précieux du monde.
Avec Valery Gergiev, lors du concert donné à la Salle Pleyel avec son Orchestre symphonique de Londres. Salle archicomble. Séance de travail avec le Maestro avant le concert. Signature de la partition du Ring.
Avec ma chère Tatiana, au Grand Véfour.
A l'Elysée, avec Bill Viola et sa famille.
Lors de la remise de ma croix de commandeur, où j'étais au plus mal, avec Sergei Pugachev et Madame, Claude Médiavilla et à l'arrière plan mon fils qui semble bailler aux corneilles ! Sergei m'a adopté comme membre de sa famille.
Avec ma petite fille Victoria Grace, dite Bouba. Un drole de numéro, du caractère et une robustesse de géante.
A San Remo, Victor Pugachev, l'héritier de la dynastie des Pugachev et père d'un petit Sergei, adorable paraît-il.
- Marina, Sandrine et Macha
Marina et moi, chez Lasserre, invités par Tatiana.
Marina et Claude Mediavilla, un des plus grands calligraphes du monde, et mon professeur.
A l'Elysée, Bill Viola avec Marina et Cyril Goubet, chef de Cabinet de Nicolas Sarkozy.
Marina et moi avec Sacha et sa famille
.
Au BHV, très fier d'avoir un bureau à moi. Je devais avoir entre vingt cinq et vingt huit ans. J'adorais mon travail au contact des gens d'en bas. Je les aimais et ils me le rendaient.
Au piano Steinway de concert, âgé de trente ans au moins, derrière moi une horrible bibliothèque en faux Regency, dont je fini par me débarrasser.
Le cadet des deux frères, président de France-Soir et une brillante intelligence. Un grand travailleur endossant de redoutables responsabilités. Il a joué un grand rôle dans les dernières années de ma vie.
Un exemple de ce que peut faire un mauvais photographe (celui du Figaro). Alexandre semble triomphaliste, machoire lourde et air ... russe !
Claude Guéant, debout à gauche, Henri Dutilleux, moi et Marina, lors de la remise de décoration à l'Elysée.
C'est Gisela, une sirène, qui au temps où j 'étais au plus mal à l'hôpital, m'a assisté à plein temps. C'était une amie de coeur d'Alexandre D***, un autre de mes familiers, et elle se révela une furie qui m'attaqua violemment pour des raisons fantasmatiques en se retournant toutes griffes dehors contre le pauvre Alexandre. Elle me fit cependant connaître la partie la plus reculée de la Sardaigne du Nord, et je n'oublie pas les bons moments passés auprès de cette femme séduisante.
Voici la dernière photos qui vient d'être envoyéepar e-mail par Raffaella Simoni -Bernardi Malaguti, qui a succédé à son père et avec son fils Gian Luca porta la perfection de la création stylographique à son apogée. Bernard Arnaud tomba amoureux de ses stylos et racheta la firme OMAS, promettant de joindre la force financière et marketing de son groupe à l'inventivité de Madame Malaguti. C'est le genre de promesses que me firent Thomson et l'Oréal, pour me convaincre de leur céder mes deux centres culturels. L'issue fut la même : les bureaucrates et les intrigants, s'emparèrent de la firme, chassèrent la Présidente, mirent à sa place des nuls sans cesse renouvelés, pour finir de revendre le tout à bas prix après
après avoir conduit une firme qui marchait gentiment, en un gouffre financier. Madame Malaguti a été le principal sponsor du musée qui porte son nom et dont nous avons conservés quelques pièces maîtresses. Elle repart à zéro et crée sous le nom de "atelier Armando Simoni" une nouvelle manufacture. Les premiers résultats sont dignes d'admiration.
Sacha, les enfants et Héribert Tenscher,le plus grand marchand de manuscrits anciens au monde.
Marina, Sehran, moi et ma belle fille au mariage de Pierre
Alexandre Pugatchev, Sehran Suzer et Marina
Henri Dutilleux et Bruno Lussato, laveille de l'ouverture de la galerie des glaces à Versailles.
Baldessari, Bruno Lussato et Bonnet.
Le petit Bruno Cymmerman pour qui je me
suis tant battu et qui mène une vie épanouie
parmi ses camarades Français.
Reception officielle pour la remise des insignes de commandeur de la Légion d'Honneur. De G. à D. Claude Mediavilla, Pierre Lussato, Estera Lussato, Henri Dutilleux, Bruno Lussato, Arnaud Mulliez.
Marina Fedier, Estera Lussato, Henri Dutilleux, et la meilleure amie de Marina, l'écxeptionnellement dynamique Marie Antoinette de Bournet, la personne la plus extraordinaire que j'ai rencontrée !
Un terrible souvenir : l'état dans lequel je me trouvais après quatre mois d'interféron à dose double de la normale. Le virus périclitait, moi encore plus! Le professeur Pol dût abandonner. On n'a pas le droit de laisser souffrir ainsi un être humain dit-il. Moi j'aurais bien continué. De toute manière je connus pire plus tard, avec les Hautes Fréquences.
Pour ne pas rester sur cette pénible image, la dernière photo prise sur la terrasse du Normandy à Deauville avec la chère Tatiana. Une vision de pur bonheur.
Marina avec Pierre Soulages, le seul artiste français ayant atteint la notoriété mondiale à l'égal des grands peintres américains ou allemands.
John Elkann et son épouse.