CHRONIQUE
La vente de tous les records, conclusion
J'ai vécu hier soir la clôture de la vente di siècle et j'ai même pu obtenir un lot de consolation : une statue de céramique de l'atelier Della Robbia attirbué à Giovanni della Robbia et datée de 1510. Mais j'enrage d'avoir manqué, en me fiant à l'estimation stupide (volontairement?) de Christie's. Il s'agit d'une des pièces majeures de la vente, un exceptionnel Bouddha de l'époque Ming et estimé 30 000 à 40 000 euros. Je croyais donc l'obtenir en lançant un ordre de 250 000 euros pour le compte de la collection d'Uccle, département Mingei. Or le prix normal eût été de 5 fois ce montant. Un chef-d'oeuvre exceptionnel n'a pas de valeur. Il eût été classé iiii d'après mon échelle d'insubstituabilité. Si c'est un musée américain ou chinois qui ont été acquéreurs, il passera au rang de iiiii, celui des utopies.
Par ailleurs, il est incontestable que les livres anciens et les monnaies - culte, sont très chers par rapport à des pièces exceptionnelles comme ce lat turc dit des quatre fleurs de 1550, parti pour 52.000 euros, ou une hydrie du IVème siècle BC, d'un modernisme et d'une pureté étonnants rappelant l'Art Déco. Et que dire d'un magnifique cratère grec attribué au peintre de la tauromachie du Louvre et digne d'un musée? Il partit à 150 000 euros à partir d'une estimation grotesque de 20 000 à 30 000 euros. Un grand brule-parfums magnifique de la fin de la dynastie Ming, se vendit 60 000 euros à partir d'une estimation stupide de 10 000 à 12 000 euros! Pour toutes ces pièces, je fus "underbidder", en combat avec une seule personne, ce qui est toujours dangereux. D'où ma satisfaction d'avoir enfin obtenu à un prix très raisonnable, la céramique de l'atelier Della Robbia pour la fondation d'Uccle , département de l'artisanat. Ce n'est pas ma tasse de thé, mais je dois faire abstraction de mes goûts dès qu'il s'agit d'un centre culturel à vocation pédagogique.
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