Le grand dépotoir
Pour Christine qui aime l'Art Contemporain
J'ai déjà relaté l'entrevue de notre petit groupe New Wave (Marina Fédier, Frédéric Bonet, Bruno Lussato) avec un des monuments de l'Art Conceptuel John Baldessari.
Depuis plusieurs jours nous tournons autour du Grand Palais, sans avoir le courage d'affronter les queues monstrueuses, sans compter les embouteillage des jours de grève. Enfin, Lundi, nous mettons en oeuvre la stratégie de MArina, que je vous recommande : se pointer une heure avant la fermeture des caisses. Le prix des billets est dissuasif (40 euros su je ne me trompe) et les gens ne vont pas payer ce prix là pour une heure et demie de visite.
Nous sommes sortis de là dégoûtés, déprimés, écoeurés. Bonet nous avait averti : il y à boire et à manger, mais boire d' l'urine et manger la m... issue du cloaque de Delvoye ou du cul de Gilbert (ou Georges), ce n'est pas le pied, amoins d'être coprophage. Bon. Il n'y a pas que cela. Beaucoup d'oeuvres de qualité moyenne et de prix suprêmes (tout à 200 000 euros, pour des débutants). Même les Dubuffets de la fin, la bad painting de Picasso étaient mal fichus.
Je vais énumérer les lignes de crête de l'expo.
1. Un magnifique Tàpiès de taille moyenne, représentant deux chaises. Une merveille d'équilibre, de sérénité, de somptuosité tactile et de construction harmonieuse. Tàapiès a porté à son apogée l'expression de la matière, sans aucune outrance ni provocation. Sans céder non plus à la tentation ésotérique des croix. Un autre, un peu inférieur, était également parfait de conception et d'exécution. Les prix? Un million d'euros pour le premier.
2. Deux Soulages de 1965. En général le graphisme des oeuvres anciennes, est noir avec des éclairs blanchâtres, comme suintant des épais signes noirs, plus massifs que l'abstraction d'un Hartung. Massifs et solides, comme d'un charpentier. Mais ces deux oeuvres laissait entrevoir derrière les piliers noirs, des lueurs d'incendie impressionnantes; l'enfer en action.
3. Deux Baldessari de chez Mary Goodman. Une construction de piliers et de planches, découpées comme un Hans Arp et laissant deviner par allusion, des personnages réduits à leurs memebres : bras, torse, jambes. Les oeuvres se démarquent de l'ennui ambiant par leur perfection esthétique fondu dans l'abstraction conceptuelle (ces membres épars évoquant un corps imaginaire).
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