Pause
Une tendance divergente continue à marquer l'évolution du blog. D'une part, le nombre de visiteurs accuse une chute sensible, frisant à présent les 700. D'autre part jamais les commentaires n'ont été si passionné, si passionnants, avec juste ce qu'il faut de diatribes pour pîmenter le débat. Dans ce qui peut paraître le plus fanatique, le plus engagé, des jugements, il y a toujours un fond indéniable de vérité et on ne saurait l'évacuer comme une simple réponse à un commentaire. Cela à mon avis mérite mieux que cela. Aujourd'hui, les commentaires ont été si riches que je nai pu répondre sérieusement à tous et que j'ai dû renoncer à ma chronique habituelle. La réponse à mes internautes est prioritaire par rapport aux billets. Et puis, je veux experimenter l'effet d'une pause.
Masterclass pour Alexandre
La difficile sélection
La malédiction des entreprises en déclin ou fossilisées est leur incapacité de mettre en oeuvre la nécessaire méritocratie : faire progresser les compétents et les motivés, éliminer les bras cassés (qu'on ne me dise pas qu'on ne sait pas ce que c'est!). En France, Médusa récuse absolument cette distinction et protège les nuls au détriment des plus valeureux qui partent ailleurs. C'est un prolongement "haine des riches", caractéristique des pays communistes. On coupe la tête aux meilleurs, c'est à dire les "riches de connaissance" censés venir de milieux favorisés. On n'aime pas les "jeunes riches en compétence", ni le traitement de faveur qui leur est réservé.
Ne croyez pas que l'opposition à cette méritocratie viennent des Syndicats, de la gauche, de jaloux. Non, elle est lovée au sein même de l'entreprise, elle pénètre les bobos, les cadres supérieurs, les bureaucrates, les DRH. Un stagnation s'ensuit. Les excellents sont à peine récompensés, on leur reproche les moindres vétilles. Les nuls, on les garde par paresse, pour éviter le conflits, et puis, disons-le, ils ne font pas de vagues. Par ailleurs ces nuls ont une grande compétence, et tout le temps pour l'exercer : ce sont de parfaits courtisans, de malins bénis-oui-oui, s'appropriant tous le travail des subordonnés. D'authentiques parasites !
Un homme comme Marchionne a relevé Fiat en essayant de répédier à cette apesanteur hiérarchique, cette complaisance, cette lâcheté. Il ne faisait qu'appliquer ce que j'ai formalisé en honneur de Jack Welsh, le patron de GE et mentor de John Elkann, et de Thiery Breton. Leur point de départ est simple : il faut définir les qualités cardinales et jetter à la porte ceux qui sciemment y contreviennent et ruinent l'entreprise. Welsh obligeait tous les ans ses dirigeants, à se séparer des 10% les plus mauvais et de promouvoir les meilleurs.
Le masterclass qui traite de ce sujet, je l'ai élaboré pour quelques clients, voici près de vingt ans. Le résultat étant un enthousiasme de façade suivi d'excellentes résolutions sans suite, je reprends ma liberté de le publier. Au moins, des jeunes énergiques et décidés comme le jeune Alexandre, et bien d'autres clients de la nouvelle génération, pourront s'en inspirer hors hiérarchie et se les approprier.
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