Les Dhimmis selon Brecht
J'ai à maintes reprises cité L'Ascension et la Chute de la Ville de Mahoganny de Bertolt Brecht et de Kurt Weil qui tire la leçon de la passivité bovine de la population française devant les grèves qui l'étouffent, la ruinent, la met sous la loi d'airain des rapports de force, rapports iniques légalisés par les "avantages acquis"; lutte qui ne prétend même plus de se battre pour le bien, pour la France, pour les pauvres. Car les riches ont les moyens de s'affranchir de ces contraintes, les heures perdues ne sont qu'une péripétie de plus dans le déclin inéluctable de la France, dont ils s'affranchissent en s'expatriant, en multinationalisant, en mondialisant. Ce sont les pauvres et les classes moyennes qui sont pris en otage. Ce sont eux qui payeront la perte de compétitivité causées par des malfrats (comment les nommer autrement) que ces derniers avec toute la gauche, imputeront à Nicolas Sarkozy, le bouc émissaire idéal, l'ami des riches et des paillettes, le divorcé, le petit émigré, le populiste. Haro sur le baudet!
J'ai soigneusement observé le comportement des victimes de cette clique de cheminots dont François de Closet a complaisamment énuméré les privilèges exorbitants, arrachés à la population avec la complicité de la gauche. On ne devait pas attendre de ces pauvres gens, la moindre révolte, la moindre accusation, le moindre geste de désapprobation contre les auteurs de leurs malheurs. C'est tout juste si ce n'est pas l'Etat qui était mis en accusation pour tenter de tenir ses promesses. Je voyais ces faces résignées, défaitistes, incapables de la moindre réflexion politique ni existentielle. Des faces de dhimmis, pareilles à ces "musulmans" qui passivement se laissaient docilement mourir dans les camps, incapables de la moindre révolte, s'opposant même aux courageux et entravant leur lutte. (Note : on appelait alors "musulmans" les détenus qui acceptaient leur sort comme une fatalité et dont le taux de mortalité se révéla en définitive le plus fort) Ah, les dhimmis ! Combien le Coran a raison quelquefois de nous reprocher notre lâcheté, d'autant plus déshonorante qu'à s'opposer, qu'à réagir, qu'à affronter nos ennemis qui sont aussi ceux de la France, on ne risque rien de plus que d'être traîtés de Le Pénistes, de diviseurs, de fascistes et autres hérésies. C'est devenu bien anodin.
Mais revenons à Mahoganny et à Brecht.
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