Langages de déchéance
Du fond et de la forme
Vient d'être révisé
Visité à Beaubourg quatre expositions. Arshile Gorki, fit la transition parait-il entre Miro, Matta et Pollock. L'influence des deux premiers artistes est sensible mais l'exposition est pauvre et les tableaux bien peu convaincants.
La seconde exposition rassemble de grands dessins de Klossowski, le frère de Balthus à qui il ressemble étrangement. C'est le comble de l'oxymoron ; pour représenter un érotisme pervers, des crayons de couleur pour enfants. L'équilibre de ces compositions est parfait, l'art du crayon impressionnant de subtilité. Les scènes de viol ou de séduction sont paradoxales. L'héroïne, Roberte, qui sourit lorsqu'elle est violentée, a un visage masculin alors que l'éphebe qui est son double frappe par la beauté et la féminité de ses traits. On sent que l'artiste a été impregné par Bellmer, Sade et ce mélange de préciosité, de chic et d'érotisme provocateur qui est la marque de l'establishment parisien et qui perdure sous une forme plus violente mais toujours un peu sucrée.
A propos de sucre, contemplez ces deux chefs d'oeuvre de la fin du XIXe siècle. Un siècle nous séparent de cette prêtresse d'Isis, d'Auguste Raynaud et cette sublime méditation d'un élève de Bouguereau, le Raphaël de "force de la terre régressif". (Vente Debureaux du 3 juin 2007 à Barbizon). Aujourd'hui on grince des dents ou on s'esclaffe, mais en ce temps-là, ceux qui ne pouvaient se payer un Bouguereau, se rabattaient sur son disciple.
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