...... La diabolisation de la Russie
Poutine félicite Sarkozy avec deux jours de retard ! Tous s'en félicitent ou s'en émeuvent. Les russes ne cachent pas leur inquiétude : le nouveau président leur semble animé de fortes préventions sinon de mauvaises intentions. Ils regrettent Chirac.
Il va sans dire que je n'ai pas d'idées arrêtées sur la question de savoir si la russophobie est ou n'est pas justifiée. La géopolitique et les relations internationales ne sont pas ma spécialité et je me garderai soigneusement de ne pas ajouter aux sottises qui fleurissent dans les milieux mondains.
En revanche sous l'angle de la désinformation, il me semble que l'on peut relever un déséquilibre dans l'exposé des faits, la construction des inférences, et en définitive les jugements portés sur Poutine. Je me bornerai ici à montrer trois jugements différents sur l'attitude du Président Nicolas Sarkozy.
1. L'angle moral
Il est incontestable que le régime russe apparaît comme un mélange de Diamant Vertueux (le communisme stalinien) et de Matrix (la société de consommation massive). Cela tient à la nature du peuple russe, essentiellement moutonnière, passive, obeissant docilement à des maîtres fouettarts. La centralisation des régimes, de Pierre Le Grand à Poutine, en passant par Lénine et Staline, est doublée, contrairement à la notre essentiellement bureaucratique et sournoise, d'une grande brutalité. Le presse et les médias sont sous contrôle du pouvoir central. Les oligarques qui remplacent la Douma, sont ces Boyards rapaces et traitres, décrits par Pouchkine dans Boris Godounov.
La détestation de la Russie est exaltée par la personnalité de Poutine, un ancien du KGB parfaitement incomestible pour ceux qui font les réputations. Et je sais pour en avoir fréquenté quelques uns des amis du pouvoir, qu'ils sont parfaitement infréquentables. Un jour je livrerai peut-être dans ce blog, trois cartographies contradictoires de l'état de la Russie. Pour l'instant contentons nous de constater que les milliardaires qui influencent Poutine, sont méprisants envers l'Europe, et ne connaissent que les relations de force. La mauvaise réputation de l'armée russe, ses brutalités supposées en Tchétchénie, le style "droitier" de Poutine, sont pour beaucoup dans la russophobie. Aux Etats-Unis on est plus pragmatique : on vitupère contre Poutine - mais en même temps on fait des affaires avec lui. En France, point d'affaires prospectées, mais des leçons de droitsdelhommisme.
En dépit de la tare morale et sociétale des puissants du régime russe, il est l'objet de désinformations continuelles. Auprès du nouveau président, citons parmi les russophobes pro-américains, Glucksman, Lellouche, Bernard Henri Levy, Kouchner, et bien d'autres.
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