CHRONIQUE
FESTIVALS
Comme chaque année à cette époque, les festivals poussent comme champignons après la pluie. Les deux dominants sont Bayreuth pour Richard Wagner, Salzburg pour tout le reste et plus encore. Mais chaque patelin trouve une justification pour se dire terre de festival. Festival de quoi? - Mais de n'importe quoi ! Cela va de la célébration du sabot cevenois, à la dégustation des grenouilles du cru, du dessin animé tunisien, au folklore basque, d'un spectacle son et lumière au château de Romain-lès-blattes au concours de saut - kangourou... Je passe évidemment sur les traditionnels festivals de rock, de jazz, de chant populaire, sur les festivals du cinéma de Chasles-les -Eaux, sur l'élection de Miss Auvergne; et la dégustation du boeuf de la Creuze (sur le parcours de Georges Sand)
je voudrais plutôt que me gausser de ces minables parodies culturelles, me permettre une remarque sur l'origine et le développement de la notion de festival Ces notes me sont personnelles et ne revendiquent aucune sorte de compétence.
1°) Le père du festival, là où on trouve sous sa forme la plus pure la réalisation originelle, c'est Wagner. Il fit construire un théâtre selon ses plans. Par ailleurs, le climat continental produisait des chaleurs intenses alternant avec des pluies torrentielles. Point de monuments insignes à visiter, rien qui valille le déplacement, si ce n'est l'amour des oeuvres du "maître" de Bayreuth.
2°) Après Bayreuth dédié à Wagner, voici Salzbourg, voué à Mozart. Mais l'opposition est artificielle. En effet, si la patrie du Ring n'attire que les wagnériens, la perle de l'Autriche, au début réservée, outre Mozart, à Richard Strauss et à Karajan qui naquit dans la ville d'art, est bondée de touristes venus admirer le site, les monuments, la maison de Mozart. D'ailleurs le festival ne se limite pas à l'Opéra, donné dans une salle trop longue et une scène trop étroite, mais aborde le quatuor, le lied, de la musique de chambre en général. Enfin dans les festivals contemporains de plus petite envergure, comme Orange, Aix ou Avignon, la musique est programmée en fonction des chanteurs. Ici, ce n'est pas Paillasse que l'on va écouter, mais Alagna. La bas, on va vers la surprise d'un metteur en scène engagé. La musique passe au second rang.
3°) La notion de Festival n'a pas de sens dans une métropole, où c'est tous les jours festival. Certes il peut y avoir des programmes harmonisés, des expositions coordonnées, mais cela ne va pas au delà d'un évènement symbolique comme par exemple le Mingei, présent au Centre Culturel Japonais, au Quai Branly et dans nombre de galeries.
Dans le blog, continuer l'analyse critique des livres parus sur le Mingei.
Commentaires