CHRONIQUE
Reprise temporaire
Hélas, Ce n'est que feu de paille, la simple indication que je ne suis pas mort mais à demi-vivant seulement, tenant de toutes mes forces à ce qui me reste de vie.
Ceux qui se sont inquiétés de mon sort avaient à la fois tort et raison. La majeure partie de mon temps je l'ai passée à l'hôpital, d'une opération à l'autre. Mes pauvres veines ne voulaient plus accepter mon sang, tant elles avaient été épuisées par les perfusions.
Mais mes amis avaient tort de s'en faire car ma volonté de vivre était telle, j'avais tant de tâches passionnantes en cours, que d'infarctus circulant â zones d'ombre inattendues, j'ai fait montre d'une extraordinaire resistance. A titre d'exemple, ma dernière opération sous anesthésie générale laissait bien des gens sur le carreau. En ce qui me concerne , à mon réveil j'avais repris instantanément ma lucidité et recommencé à travailler. Comment donc expliquer cela? Ainsi par la grâce du Seigneur et des pensées de mes amis, j'ai continué de gagner ma vie, encore que je sois ruiné par les soins médicaux, gardes malades et aides de toute sorte.
Vous le savez, si vous ne l'avez déjà deviné, que je me considère au service de l'Etat et jamais n'accepterais la moindre commission de privés, à l'exception de mes clients (il me faut gagner de quoi subvenir à mes besoins ! Il est possible que cette passion pour notre pauvre pays, contribue à me relever. Par ailleurs je dors comme une marmotte et je meurs de faim. Je dévore la pire des tambouilles, et j'ai la chance d'être suivi par l'homme le plus patient, le plus humain : le Professeur Pol, un vrai grand homme.
Je compte passer quelques jours de repos dans les environs de Genève et mon ordinataur est trop lourd pour être transportable. Il me faudrait acheter un de ces petits ordinateurs pivotants entre téléphone et machine à écrire. Pour l'instant, je suis en pleine forme et je ne pense qu'à la boustifaille! Pas très intellectuel, mais simple réflexe en attendant la prochaine opération. Et puis, je pense sans cesse à vous mes chers internautes, et je vous aime. L'automne sera plus favorable, souhaitons-le.
Votre ami Bruno Lussato.
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