Sunday, 28 December 2008
CHRONIQUE
Nadir
Le nombre de visiteur est à l'unisson de la fréquentation des hypermarchés et de joalliers de la Place Vendôme. Le moral suit : au plus bas. Par dessus le marché, mon ordinateur s'est mis au diapason: il boude. Il a refusé d'enregistrer les tableaux de la seconde fondation, et de les imprimer. A "parcourir", il fait des couacs désagéables et recule comme un âne rétif et têtu.
Hier j'ai été voir l'exposition Dufy, aussi bondée que la rétrospective Nolde était déserte.
Friday, 26 December 2008
CHRONIQUE
Apprentissage
Michel, mon chauffeur, excelle dans le maniement de cet ordinateur démoniaque qui s'appelle "vista".Voici le resultat de ses instructions, dix fois plus simples que celles dispensées au forceps par le cher Emmanuel.
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Inopinément on m'apprend que mon n° de passe est incorrect. Je le refais et tout disparait: Je dois tout recommencer. J'étais sur le corps du billet, et c'est là que surviennent souvent les pépins. Je recommence donc tout à 3h38 du matin. Que faire d'autre?
TAXONOMIE
La répartition des titres des éditions originales posent des problèmes de rangement. Où fourrer Buffon, Littré ou Darwin? A la rigueur on peut dire que par leur description de la vie sur terre, ils participent à notre vision de la terre et révèlent un évolution sur la perception de la planète bleue. Ne vous inquietez pas si la petitesse des titres quiles rend invisibles. Ce ne sont que des aides-mémoire qui seront détaillés dans de prochains billets, si Dieu et mon serveur le permettent.
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Thursday, 25 December 2008
CHRONIQUE
Persévérance
Il en faut pour continuer ce blog et qu'on est un peu fauché (la crise, quoi!) . Pas de Dufy hier mais une course d'obstacles pour communiquer par ordinateur. Emmanuel Dyan a raison. Quand on n'a pas les moyens de bénéficier d'un serveur professionnel, il faut se rabattre sur le bon marché, et se résigner à prendre des crises de rage à répétition. Hier c'était Noël, mais pas seulement pour moi. J'ai voulu savoir si l'exposiion Dufy, au MAM était ouverte le jour de Noël,mais le serveur m'a refusé l'information. Creusé par tant d'émotions j'ai essayer de me brancher sur le site de restaurants du quartier, mais en vain. Le serveur ne répondait pas.Alors j'en fus réduit à me faire livrer un sushi. Mais le seul traiteur à répondre, m'accabla de "si vous voulez un sashimi, tapez un, si ..." ). Mais son site répondait mais on me livra de travers car beaucoup de mentions telles que "sans sel SVP" n'étaient pas prévues par le logiciel. Enfin, crevé, je voulus me défouler en voulant bavarder avec vous. Hélas, la flêche se mit à effectuer des sauts de puce incontrôlables.Par exemple, la flèche refusa obstinément de parcourir telle aire de l'écran, ou dès qu'elle était correctement positionnée elle disparaisser instantanément de l'écran pour se rendre dans les endroits les plus invraisemblables. La manoeuvre la plus perilleuse était la mention "enregistrer". Lors du dernier essai, tout disparut, tout le travail d'une journée effacé, en dépit des sauvegardes, et on m'expliqua que le réseau avait des problèmes : "réessayez " me dit-on inlassablement, mention suivie par des hiéroglyphes informatiques indéchiffrables... et d'ailleurs point destinés à l'être, que je sache.
Enfin ce soir le serveur consentit à reprendre du service. Hallelluya ! Mais toutes les informations récentes avaient disparu. Et voici où est passé le temps que j'aurais mieux employé à visiter l'exposition du bonheur.
CHRONIQUE
Noël
Un joyeux réveillon avec Claude Mediavilla,Sandrine, Marina et une charmante architecte. P*** a envoyé une gigantesque composition de toutes sortes de bonnes choses. La boite elle-même devait bien peser cinq kilos! On a bien entendu beaucoup parlé de calligraphie , ou plutôt IL a parlé de calligraphie. Un cours magistral et une calligraphie pour chacun. Mediavilla a ouvert des horizons insoupçonnés sur le travail nécessaire pour parvenir à la maîtrise, la passion,l'inspiration, une exigence démente sur la perfection apportée aux moindres détails, et avec en prime la connaissance écrite et parlée des langues les plus diverses. Un éblouissement.
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Ci dessus : Claire et moi
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Ci dessus : Marina et Claude Mediavilla
Bien entendu j'ai profité de sa présence pour avoir son avis sur les deux livres d'heure : celui de Simon Marmion complété par Alexandre Bening (1499), celui de Jean Bourdichon (1508).Pour H.T*** Bourdichon a copié le manuscrit de Marmion, bien supérieur mais moins connu. Mediavilla a relevé la taille notablement supérieure des Grandes Heures d'Anne de Bretagne. Mais pour lui ce n'est pas un avantage. Il se demande en effet comment Marmion a pu réaliser des miniatures aussi détaillées dans un format si restreint. Néanmoins la taille c'est la taille et les 5cm supplémentaires de Bourdichon, justifient l'épithète "grandes heures" et apportent de la majesté au manuscrit.
Les bordures qui ont fait la célébrité du Bourdichon sont incomparablement supérieures à celles, sommaires, qui ornent le Marmion. La variété et le rendu des plantes médicinales,à quoiil faut ajouter une chenille par-ci, une libellule par là sont uniques dans le corpus de Bruges. Mais tout change dès que l'on considère les grandes miniatures.
Mais dès qu'on aborde l'analyse des grandes miniatures tout change. Mediavilla a relevé la perfection suprême du dessin de Mormion, aucun visage ne ressemble à l'autre, les rides expressives, les regards, l'harmonie des couleurs provenant de la tradition des Bening et de l'école de Bruges. Un chef-d'oeuvre incomparable, accessible au prix le plus fort (H.T***) mais d'une valeur inestimable.
Je me prends à rêver... Au fond l'acquisition d'un tel chef d'oeuvre mériterait que l'on sacrifie toutes le autres pièces! Il est vrai qu'il n'y aurait plus de fondation, mais une salle comme le Maurithuis où les gens se rendent pour voir un seul tableau : le port de Delft de Vermeer, où encore à Colmar contempler le rétable de Mathis le peintre. Tout ceci bien entendu toutes proportions gardées, Bening n'est pas Vermeer, ni Marmion, Mathias Grünwald, sauf pour les cancres qui prennent pour deux grands peintres le Homard de Vinci et Mickey l'Ange !
Cet après-midi je m'en vais voir Dufy, le peintre du plaisir. Après tout c'est Noël !.
A bientôt. Bruno L.
Tuesday, 23 December 2008
CHRONIQUE
Dépression de Noël
Non, merci de votre sollicitude. Ce qui est déprimé ce n'est pas moi (un petit coup de cafard, hier, vite balayé par des coups de téléphone vivifiants) mais le nombre de visiteurs qui a rarement été aussi bas. Dame! Tous préparent les fêtes, achètent (parcimonieusement) des cadeaux, et surtout s'en vont en famille dans la maison familiale en Sologne, en Ardèche ou - pour les chanceux - à Monaco. Et puis pour les plus jeunes ou qui se croient tels, il y a les innombrables offres désespérément exotiques. En général on laisse à la maison son ordinateur, et voilà! Le chiffre baisse et nous sommes entre fidèles.
Je dois mettre au point ma plaquette pour la deuxième fondation afin de convaincre un éventuel sponsor. Je l'imagine comme suit : une introduction sur l'intérêt du projet. Je suis evidemment très appuyé par mes trois marchands : Stéphane Clavreuil pour les livres rares, Heribert Tenscher pour les manuscrits à peinture, et Claude Burgan pour la numismatique. Il s'est heureusement remis et je le vois tout à l'heure. Ce quinquagénaire a courageusement tenu tête à un voleur armé et l'a traîné devant les policiers! Il a failli être victime des tirs de balle, bien réels.
Après l'introduction (buts, moyens, ambitions, économie du projet...) des intercalaires détaillant l'organum (c'est à dire le réseau sémantique) de chaque vitrine, avec l'auteur, le titre, la date de l'objet. Entre les intercalaires on trouve les fiches détaillées de chaque pièce accompagnée d'illustrations. Ce n'est pas toujours facile en cette période de Noël où les photographes sont en vacances, et les ouvrages en cours d'acquisition appartiennent à la réserve de Tenschert ou viennent de rentrer, car il y a beaucoup de mouvement dans le secteur des pièces d'exception.
Ci-dessous vous trouverez quelques réflexions préliminaires en langue française. Pour des raisons de discrétion, la provenance, le prix et la source, sont occultés, d'autant plus qu'il ne s'agit que d'un rêve, une utopie, tout au mieux un argumentaire pour un généreux mécène (allez le trouver en ce temps de crise, mais la foi dit-on, soulève des montagnes). Rappelons nous l'appel désespéré de Wagner à un prince salvateur providentiel et improbable qui l'aiderait, lui, pauvre nomade criblé de dettes, à réaliser son projet monstrueux : Der Ring des Nibelungen. L'Anneau du Nibelung. A ce moment précis, le jeune Louis II de Bavière venait d'accéder au pouvoir. Fanatique de Wagner il exauça, et au delà, son rêve le plus fou. Il fut moqué, critiqué, traité de fou, mais aujourd'hui Bayreuth est devenu une vache à lait de la région, et il faut attendre huit ans pour obtenir une place ! Qu'on se le dise.
Continuer à lire "Le journal du 23 décembre 2008"
Monday, 22 December 2008
CHRONIQUE
Instabilité
Tout passe,
tout casse,
tout lasse,
quoi qu'on fasse
- C'est quoi pour vous le bonheur?
- C'est ici, à Saint Trop avec Sacha.
- Pourquoi Saint Trop?
- La mer est si bleue...C'est merveilleux... On est au bout du monde, ici, avec Sacha...
- Merci BB, c'est formidable. Au revoir.
- Au revoir!
Louis Palmade
Messieurs, mes chers amis, vous venez d'assister à une première sensationnelle. Le triomphe de la technologie. Cette jolie plaquette est plus qu'un journal.Si vous l'ouvrez, vous découvrirez une feuille de plastique blanc et souple. C'est un disque ! En plaçant ce disque sur le plateau de votre pick up, vous entendes magnifiquement reproduits les confidences des stars, la relation des grands évènements comme si vous y étiez, Les derniers tubes. Vous assistez, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, à la fusion entre le journal à lire et le disque à écouter!
Dans ce premier numéro historique, vous assisterez aux funérailles du Pape comme si vous y étiez, BB et Sacha Distel vous livreront leur bonheur le plus exclusif, Louis Armstrong et les Beatles joueront rien que pour vous et cent autres hits vous feront jalouser par vos amis.!
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Je vivais alors la préparation de la bataille du videodisque succédant à la révolution du microsillon. Cette dernier vit naître trois standards: le 45 tours,, disque rouge transparent de 17 cm,d'une durée de 7 minutes et lu sur un petit lecteur muni en série d'un changeur de disque; le 33 tours, de la m inême taille que le 78 tours mais d'une capacité six fois plus grande, et de surcroit incassable et inusable. On trouvait aussi ke micrograde variable, qui permettait de conserver la vitesse de 78 tous, réputée meilleure, en réorganisant l'espace du shellac. Ce fut le grand format qui l'emporta.
Il fut conservé dans le vidéodisque de standard Philips, que je défendais à mort, étant le conseiller de l'auguste maison, contre deux autres standards hybrides:: l'américain RCA et le Japonais Mitzubishi. Ce fut Philips qui l'emporta; sans trop y croire. en fait il multiplia les erreurs de marketing et ce fut un flop.
En réalité ce que la maison hollandaise visait était le DVD dont il fut le réel créateur, ne laissant croire pour des raisons commerciales que Sony était le co-auteur. Je me souviens de la première rencontre entre le DVD original et la maison Sony..Pendant le voyage, le prototype voyageait en fauteuil de luxe, nous, en seconde classe. Le format original ne convenait pas à Sony : il ne pouvait loger la IXème Symphonie de Beethoven. Philips l'agrandit, mais cette fois-ci il fut refusé parce que c'était la version de Karajan qu'il fallait enregistrer. Karajan était l'ami de M.Morita le PDG de Sony ! Voici d'où vient l'actuel format.
Aujourd'hui nous sommes à l'ère du téléchargement et du piratage, qui précipite la crise du disque, banalise et assèche les catalogues, supprime les merveilleux produit dérivés que sont les luxueux livrets joints au disque.
Après cela nous sommes entrés dans une ère non pas d'évolution (le terme sous-entend une marche vers le progrès) mais d'instabilité, où l'offre est su rapide, si désordonnée, si arbitraire, que les vendeurs sont incapable de vous vendre un bidule, dépassé avant d'être sorti sur le marché.
Je me prends à rêver à la belle publicité de Steinway : dans la mer démontée par les flots, émergent ça et là des rochers solides, symboles de permanence. Le Steinway est de ceux-là.
Et je contemple avec reconnaissance mon piano de concert, que voici quarante ans, Rubinstein alla choisir à Hambourg. Peu d'entretien, un son qui se bonifie avec l'âge, comme un stradivarius.
Avez vous fait le décompte des rocs qui vous entourent et susceptibles d'écarter de votre environnement, les flots furieux de l'instabilité?
Je vous le souhaite.
Bruno Lussato
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